CHRONIQUE
vendredi 9 août 2019
Direction Jacksonville
Amis d'ici (puisqu'il paraît qu'il y a une invasion sur la Floride !) et d'ailleurs, bien le bonjour...Nous sommes le 9 août, il est 11h33 à Jacksonville et il fait 30 degrés au bord de la piscine où nous sommes tout seuls...La journée s'annonce chauuuuuude...Mais je dois dire que mon coeur se réjouit à l'idée qu'une journée s'annonce... tout simplement. En effet, je dois vous dire que ma dernière chronique a bien failli être vraiment la dernière, et que je considère comme hautement miraculeux le fait que mon coeur ait résisté aux événements passés...Pour toi là bas qui, derrière ton écran, attends avec une inquiète impatience des explications, les voilà...( âmes sensibles s'abstenir)Nous avons donc pris un long chemin des écoliers pour rejoindre la côte ouest de l'Etat. Ce chemin nous a mené à 2 State Parks bien différents : dans le premier, je n'ai mis qu'un orteil dans l'eau malgré sa clarté et sa transparence...trop trop froide ! Mes warriors ont fait trempette mais même Christophe a vite renoncé, tout vacancier breton qu'il est pourtant !Au second parc, on ( enfin, "on" ?!) devait profiter d'un trou profond pour plonger...mais miss GPS s'est plantée et nous a fait arriver par l'entrée sud.... à plusieurs dizaines de miles de l'entrée nord où se trouvait le fameux trou...Tandis que je commence à trépigner en maudissant cette technologie incapable, Christophe, fidèle à lui-même ( mamie Christiane et Papounet, soyez bénis pour son caractère si souple !!! ), cherche comment tirer profit de la situation; ce sera finalement une descente de rivière sur bouées gonflables, 1h de calme absolu et de dépaysement garanti, seuls au monde tous les 6...certes, la crise cardiaque m'a guettée plusieurs fois, quand la bouée de Marion s'est retournée, quand Coline a chaviré, quand Louis m'a balancé des algues en me faisant croire que c'était un poulpe, quand Paul m'a fait croire qu'une tortue nageait vers moi, quand j''ai cru voir un alligator, quand j'ai cru qu'on avait raté le ponton de débarquement, quand on a commencé à entendre le tonnerre.... mais au final, c'était super !!!Avec toutes ces émotions aquatiques, l'arrivée à l'hôtel de Jacksonville est tardive. Dès l'entrée, j'ai une drôle d'impression : le réceptionniste n'est pas très dégourdi, gentil mais il semble limité...la chambre est grande mais un peu cracra, surtout la kitchenette... tant pis, personne d'autre ne semble gêné, les filles foncent se rafraîchir dans la piscine...On va dîner dans un Taco Bell, et là mon malaise empire...l'ambiance est glauque, ça crie, les clients s'assoient sur le comptoir, ça rigole entre la salle et la "cuisine"; on me regarde de travers quand je commande une tortilla "sans rien" pour Marion la difficile. Ouh...je suis pressée de rentrer à l'hôtel, j'ai l'impression qu'un tireur fou va entrer d'une minute à l'autre !De retour à l'hôtel, je fais part de mon ressenti à l'homme, qui rigole ouvertement et m'envoie au lit. Et là, je fais LE truc idiot qu'il ne faut jamais faire dans de telles situations : je vais lire les commentaires relatifs à l'hôtel sur Internet. Les mots dansent devant mes yeux : portes forcées, intrusions, prostitution, drogue, SDF qui rôdent cafards, puces !! Aaaaaaaaah !! Je veux partir !! Christophe pour avoir la paix, finit par...s'endormir, purement et simplement... moi je ferme un oeil sur deux en alternance, avec phases de réveil toutes les 10 minutes??Et au matin...il ne s'est rien passé, on est tous vivants et en possession de tous nos biens...Seul le petit déjeuner est fidèle aux commentaires : pas de table, une thermos de café, un distributeur de céréales et des barres de céréales...gloups...Mais nous passons une délicieuse journée dans les environs, avec la visite du premier fort français en terre américaine, puis celle d'une plantation de coton où se pratiquait l'esclavage, et enfin une baignade sur une plage superbe...C'est tout ? Ben non, évidemment, il fallait bien encore une petite anecdote pour finir : rentrer à l'hôtel et découvrir que l'ancienne salle de petit déjeuner est devenue une église (????) que fréquentent tout un tas de gens un peu marginaux, surtout quand, comme ce soir, il semblerait qu'il y ait distribution de nourriture...Croyez le ou pas, mais tandis que je n'en menais pas large en rejoignant la chambre au milieu de cette population sonore et bigarrée, la plus grande inquiétude des enfants était : va-t-on aller à la messe ????