
CHRONIQUE
samedi 30 juillet 2022
Jour 01 - Paris / Boston
Ça y est, nous voilà partis, enfin en route pour cette nouvelle aventure américaine que nous aurions dû vivre il y a 3 ans si un certain virus n'était pas passé par là...Mais tout vient à point à qui sait attendre, et ce délai aura permis à Christophe de réactiver le site, en sommeil depuis si longtemps, mais, qui fut pendant tant d'années le nid douillet où notre famille se racontait...je suis ravie d'y inscrire de nouvelles pages, surtout pour vous mes enfants, pour que vous puissiez retrouver nos aventures familiales lorsque vous serez tous dispersés aux 4 vents...Bref, fin de la séquence émotion, et passage à la (1ère !!) séquence émotionS ! Car oui, voilà ce qui arrive quand tout le monde titille Christophe pour que nos vacances soient hautes en couleurs : et ben CA MARCHE !!!Chronologie d'un départ "classique" (chez nous) :Ce matin samedi 30 juillet, saut du lit (saltos pour les garçons, sauts de l'ange chez les filles, saut de mains chez Christophe et pénible extraction pour moi) à 4h pour départ à 5h en taxi vers l'aéroport. Coline adore l'impression d'être des stars, moi aussi je l'avoue, c'est bien agréable de se faire ainsi embarquer... dommage que notre chauffeur, charmant au demeurant, expectore à tout va tel un tuberculeux en fin de vie... bon bon bon, pas de panique, ce n'est pas forcément grave, de tousser comme ça... c'est peut-être juste une version émergente du Covid, muté avec la variole du singe... si on meurt dans d'atroces souffrances d'ici quelques jours, on sera peut-être des objets d'études scientifiques...Nous parvenons malgré tout à bon (aéro)port, avec tout juste... 4h d'avance. Bien, ça devrait le faire. Le terminal est désert, on est les rois du monde. On s'installe aux premières loges pour le check-in, et on prend notre mal en patience. Paris s'éveille, les voyageurs affluent, l'heure tourne, et les guichets restent clos. Ca va, ça vient, ça s'agite, et puis tout d'un coup une voix suave annonce "qu'en raison d'une panne générale les procédures d'embarquement sont ralenties"... ben si ça c'est pas de la veine tiens ! L'espace d'un instant, je l'avoue, je soupçonne Christophe d'avoir volontairement piraté le système informatique de l'aéroport pour apporter de l'eau au moulin de ma chronique. Mais finalement je me rends à l'évidence : si je peux appliquer beaucoup de qualificatifs à cet homme, "masochiste" n'en est pas un, et il me paraît finalement improbable qu'il puisse risquer ma santé mentale 'et donc sa santé physique) juste pour quelques anecdotes à raconter... Je me vois déjà être obligée de remplir à la main 500 documents en 8 exemplaires et en 4 langues, puis de passer à l'interrogatoire de la police des frontières sous la lumière crue d'une lampe blafarde (et ma pauvre Marion qui est photosensible !), finissant par avouer je ne sais quel crime et me retrouvant à Guantanamo ou pire, à la prison de Melun, pour le restant de mes jours.Bon, finalement, après 3h d'attente, et quelques montées d'adrénaline (Christophe n'aime PAS DU TOUT que quelques spécimens essaient de le doubler dans les files d'attente interminables alors que la plupart des autres représentants de l'espèce humaine suivent docilement le mouvement et attendent leur tour), nous nous retrouvons enfin en salle d'embarquement dans un chaos total, pour finalement nous asseoir dans l'avion à 10h15 et décoller à...11h30 (au lieu de l'horaire prévu de 10h10).Allez, c'est pas grave, 2 heures plus tard nous voilà à Dublin, en transit pour l'outre-Atlantique. La petite contrariété c'est que nous avons été contraints d'enregistrer nos bagages jusqu'à Boston, alors que d'habitude, sur les bons conseils de tonton Hugo, nous récupérons toujours nos valises à l'escale pour limiter les risques de perte... et bien on aura la surprise à l'arrivée, on croise 6 doigts pour que les 6 valises voyagent en même temps que nous !Ce qui est pratique à Dubin, c'est qu'il y a un service d'entrée sur le sol américain, c'est-à-dire que les formalités habituellement effectuées aux US (contrôle des Estas, vérification des empreintes, photos, etc) ont lieu ici, et donc, nous l'espérons, nous serons plus vite libérés à l'arrivée à Boston.Là, tout se passe très bien, les filles sont bien mignonnes, les gars ne racontent pas de conneries du genre "US go home", et Christophe respecte scrupuleusement les interdictions de filmer et photographier. donc, welcome, voilà les Minguet bien partis pour l'Amérique !Sauf qu'avec tout ça, il est 14h heure française, et on a l'estomac dans les talons... Joie et bonheur, à Dublin il y a des boutiques qui vendent du whisky et... un Burger King. Evidemment, le choix est vite fait pour presque tout le monde, sauf moi qui refuse de commencer le régime burger avant de mettre un pied en terre américaine. Et me voilà donc à me régaler d'un authentique petit-déjeuner irlandais, oeufs brouillés, saucisse et haricots à la tomate.... miam !Puis nous voilà en route vers la porte d'embarquement 426 (!) où des tas de citoyens américains attendent de rentrer chez eux. Nous cherchons donc un petit coin tranquille pour nous poser, et c'est là que nos esprits vifs et nos yeux aiguisés repèrent un bagage abandonné... un colis suspect, donc... ni une, ni deux, Christophe part signaler ledit objet, pendant que je déplace ma nichée à une distance de sécurité d'au moins 5 mètres. La prudence avant tout.1 heure plus tard, personne n'est venu s'occuper du colis, malgré ce que le brave employé de l'aéroport avait dit à Christophe. Peut-être qu'il croyait que nous étions de la brigade de déminage et qu'on allait se charger de l'affaire mais, zut, on est en vacances là, et on a du mal à accéder aux tutos "désamorçage rapide et efficace" car le WiFi de l'aéroport est plutôt lent...Donc on attend, toujours à notre distance de sécurité, que l'heure de l'embarquement arrive... ce qui finit évidemment par se produire. Nous (enfin moi car les autres sont plutôt alertes) nous traînons donc avec effort vers la porte magique, prenant soin de laisser passer la foule pour éviter d'être repérés par l'éventuel poseur de bombe. Et là, soudain, alors qu'il ne nous reste que quelques mètres à parcourir, Christophe s'exclame : "Où est l'ordinateur ????"Bon alors oui, ceux qui nous connaissent savent qu'on a un peu de mal à voyager léger surtout monsieur, qui, fidèle à sa bonne habitude, transporte aujourd'hui un sac de 8,5 kg sur le dos (drône, appareil photo, caméra....) ET l'ordinateur dans une sacoche à part, dont il partage parfois la charge avec les gars. Et donc là, on est tous les 6, nos 6 sacs à dos, nos 6 passeports et nos 6 carcasses en transit.... mais d'ordinateur, point... mon coeur s'arrête, mon sang ne fait qu'un tour, je commence à défaillir.... mais heureusement, le petit Jésus veille et Christophe réapparaît triomphant, l'ordinateur sous le bras ! Et où qu'il était, je vous le demande, ce coquin ???? Et ben sur un banc, A COTE DU COLIS SUSPECT MENTIONNE PRECEDEMMENT, sous la garde d'un employé qui n'a pas eu l'air surpris de voir arriver Christophe cherchant son bien.... pour un peu, on embarquait l'autre colis, si ça se trouve dedans il y avait un trésor et notre fortune était faite !Nous voilà donc les derniers à monter dans l'avion, découvrant que des gros lourdauds ont pris nos places, non mais ! Le sans-gêne de ces américains quand même ! Ni une ni deux, un sourire de Coline et tout le monde regagne son siège... Boston, here we go !!