ALBUM
mercredi 25 mai 2022
Venise
ALBUM
mercredi 25 mai 2022
Venise
CHRONIQUE
samedi 28 août 2021
Retour base
Mon cher lectorat,comme il m'est doux de reprendre mon clavier pour vous narrer ces derniers jours de vacances (et accessoirement, puisque nous sommes de re-retour en terre française, oublier que Coline a repris le volant après nous avoir dit qu'elle avait mal dormi et que le fait de tenir le volant lui donnait des crampes... conditions idéales pour conduire vous en convenez !)...Il y a 5 jours, nous posions nos valises à Obersteinbach en Alsace, dans l'objectif de poursuivre notre exploration historique sur les ouvrages de la Ligne Maginot. Vous connaissez bien sûr toute cette série de fortifications élevées dans les années 30 dans le but de protéger la France contre une offensive allemande que tout laissait présager... "Forteresse de France" censée être infranchissable, ce qui devait être le cas puisqu'en 1939/1940, l'armée allemande décida tout simplement de la contourner pour rentrer chez nous comme dans du beurre ! Comme je l'évoquais précédemment, notre retour en France s'est accompagné d'une crevaison malvenue, contraignant Christophe et les garçons à se relayer au cric et aux boulons, tandis que je m'extasiais devant leur efficacité et que les filles faisaient semblant de s'intéresser, délaissant de temps en temps leur musique et leur livre pour ponctuer mes exclamations enthousiastes de petites onomatopées ayant pour but de marquer leur soutien à la gent masculine de la famille. Stéréotype de genre s'il en est, et il en fut !Une fois roue de secours installée, boulons revissés et cric rangé, nous voilà repartis en direction de Lembourg où le Four à Chaux nous attend, premier vestige de notre liste. Nous apprenons que la situation sanitaire interdit les visites libres, par chance une visite guidée en français est sur le point de débuter : nous nous joignons donc au petit groupe et à son guide alsacien pur jus, dont l'accent à couper au couteau rend parfois la compréhension malaisée. Mais il a beaucoup d'humour et repère vite notre petite troupe, engageant les garçons à manoeuvrer la tourelle amovible, et interpellant Marion qui, ne comprenant rien à ce qu'il dit, se contente d'ouvrir de grands yeux de biche effarouchée.. Bref, un bon moment d'histoire et de rigolade dans la fraîcheur de cet édifice témoin, non pas de glorieux combats, mais d'un certain génie industriel et militaire dont il est bon de faire mémoire.Cette visite s'avèrera être la seule de son espèce (à la grande joie de Marion !), puisque nous constatons vite que les informations dont nous disposons sont fausses et que les autres monuments prévus au programme sont soit carrément fermés, soit, comme je l'ai dit, uniquement accessibles en visites guidées, toutes complètes pour la seule date où nous sommes sur place... tant pis ! Nous prenons possession des chambres d'hôtes réservées et faisons connaissance avec leurs propriétaires, de sympathiques hollandais au français approximatif mais au goût du contact bien développé... y compris le matin, au petit déj. Déjà, moi, vous le savez, je n'aime pas les gens, mais alors la matin à jeûn c'est même de la sociopathie... heureusement que Christophe parle pour nous deux !Nous partons donc pour Bitche et sa forteresse, que nous découvrons sous la pluie et le froid. Cela me rappelle tellement de souvenirs de vacances passées où nous restions des heures dans notre voiture garée face à la mer, en attendant que la pluie et le vent se calment, et que le dernier bébé en date finisse sa sieste , Christophe scrutant le ciel en disant "ça va se lever" et moi pensant à notre tente détrempée et aux duvets humides et glacés qui nous attendent au camping, au milieu de nulle part...Après le déjeuner, le soleil s'invite, sans doute parce qu'il a pitié de moi qui ai proposé une randonnée, ce qui a soulevé une vague d'enthousiasme proche de zéro chez la jeune génération, ayant encore en mémoire le souvenir cuisant (ou plutôt, détrempant), de notre excursion au nid d'Aigle. Donc, les rayons bienvenus nous accompagnent dans notre découverte du Colorado Alsacien (après Bryce Canyon et Rustrel, on commence à bien connaître le panorama !) où nous passons un délicieux moment rempli de fous-rires et de photos improbables... Nous longeons la frontière allemande, la franchissant même pour aller au Rocher de Diane, Christophe laissant son empreinte pour immortaliser l'instant... décidément, l'Etrangie est vraiment proche !Fatigués, affamés, nous nous mettons en quête du dîner... mais croyez-moi, on a beau être le 23 août, on se croirait le 23 novembre : tout est fermé ! Sauf le restau étoilé devant lequel nous nous arrêtons pour regarder le menu. Le cri de douleur de ma carte bancaire et le regard assassin que le serveur me lance, s'attardant sur mes chaussures de marche, ma queue de cheval de travers et mon jean fatigué, nous incitent à pousser nos recherches plus loin, et bien nous en prend car ledit serveur manque de s'évanouir en voyant notre Trafic slalomer entre les Bugatti et autres voitures incroyables garées sur le parking...Nous errons un certain temps avant de dénicher un petit snack aux allures sympathiques en bord de route. A peine mon postérieur posé sur le banc graisseux, le couperet tombe : il faut payer en espèces. Raclant les fonds de tiroir, nous réunissons la folle somme de 26 euros et 45 centimes.. Il faut donc prendre une décision :1. On tire au sort celui qui a le droit de manger, les autres lui lêcheront les doigts2. On partage une pizza en 6, mais c'est compliqué de choisir car Marion veut une pizza sans rien et les autres ne sont pas d'accord ( et je crains une poussée de cannibalisme nocturne plus tard)3. Christophe remet son chapeau de Charles Ingalls et part à la ville trouver de l'argent pour nourrir sa famille (traduction : il va retirer du liquide)C'est évidemment cette dernière solution qui est retenue, et nous regardons avec émotion le patriarche remonter dans son chariot - heu, sa voiture, pour s'en aller au loin comme son devoir le lui dicte, sous les violons déchirants du générique de LPMDLP. Enfin, ça c'est moi, notre ingrate progéniture est déjà en train de passer commande ! Donc, nous réussîmes à nous restaurer, à regagner nos pénates, à survivre au petit déjeuner du lendemain et à gagner Strasbourg, avant-dernière étape vacancière. Lors de la petite pause avant de partir à la découverte de la ville, les garçons décident de laisser un commentaire sur l'hôtel où nous séjournons. Paul, avec son humour habituel, regrette que les écrans de télévision soient un peu petits, et trouve de bon ton de nommer la série débile qu'il regarde avec son frère. Vous savez, le genre de série sans queue ni tête qui les éclate et nous fait nous sentir vieux et ringards car on ne voit pas trop ce qui les amuse, comme c'était le cas avec nos séries quand nous étions ado et que nos parents disaient "encore devant cette connerie??".Bref, voici le commentaire de Paul :Chambres propres avec salle de bain et télévision (pas très grande) pour regarder Trailer Park BoysEt voici la réponse de l'hôtel :Bonjour Nous vous remercions pour votre retour. Nous sommes ravis d'apprendre que vous avez apprécié votre moment passé à l’Holiday Inn Express Strasbourg Centre. Nous prenons note de vos remarques concernant la taille de la télévision, c'est vrai que pour une super série comme Trailer Park Boys un home cinéma serait plus adapté Nous serions très heureux de vous accueillir à nouveau lors de votre prochain séjour en Alsace,Cordialement.5 étoiles pour l'humour de celle qui a répondu ! Strasbourg tient ses promesses avec le magnifique quartier de la petite France, la cathédrale et ses alentours, les spécialités de choucroute et de tartes flambées, mais aussi les pâtisseries pour la fête de Louis (et celles de Marion et Christophe en retard), et le très bon moment passé avec Ryan Reynolds au cinéma devant "Free Guy" !Et enfin, nous arrivons au terme de notre périple avec la dernière réserve de sensations fortes au programme : Europa Park ! 2 jours de loopings, de vrilles, d'accélérations incroyables, de freinages brusques, d'éclaboussures à toute vitesse, de files d'attentes, d'examen du plan, de dégustation de burgers, glaces, donuts et autres aliments gras, sucrés et salés, de répétition de "je suis trop vieille pour ces conneries", de félicitations de mes enfants comme si je venais d'accomplir une mission impossible... rien que pour ça, ça valait le coup, partager leur plaisir et leur enthousiasme, faire le plein de sourires, de souvenirs, et tant pis si le budget ostéopathe va exploser à la rentrée !!Coline a conduit 2 heures, la pause s'impose, je vais donc reprendre ma place de Chewbacca auprès de Han Solo pour continuer la route qui nous ramène chez nous, où nous attendent notre petit Jakku, notre nid familial et notre vie de tous les jours dans laquelle nous serons heureux de vous retrouver, en vrai !! A bientôt !
ALBUM
jeudi 26 août 2021
Europa-Park
ALBUM
mardi 24 août 2021
Strasbourg
ALBUM
lundi 23 août 2021
Colorado
CHRONIQUE
dimanche 22 août 2021
Legoland
Bonjour amis lecteurs...encore une fois, merci de vos commentaires de soutien qui me vont droit au coeur, même si je sens bien chez certains une pointe de scepticisme par rapport à la véracité de ce que je raconte. Donc, je le redis : je n'invente rien !!! Ne vous fiez pas aux clichés trompeurs de Christophe qui donnent l'impression que nous passons des vacances à la cool au bord de la piscine : ceci n'est qu'une partie inifitésimale de nos congés, destinée à m'empêcher soit de sombrer dans la boulimie (oui, l'alcoolisme ne me tente pas trop), soit de sauter dans le premier train venu pour rentrer chez moi...Coïncidence amusante, je disais justement à l'Homme que personne ne voudrait jamais partir en vacances avec nous après mes récits... et certains l'ont bien justement affirmé dans leurs commentaires. Lorsque nos oiseaux auront tous quitté le nid, je serai donc condamnée à affronter seule les aventures improbables que ma tendre moitié ne manquera certainement pas de me faire vivre, accentuant ainsi mes rides, mes cheveux blancs et ma surcharge pondérale, tandis que nos amis se doreront la pilule dans des clubs paradisiaques ou découvriront le monde dans la sécurité d'un voyage organisé...Mais bon, allez je ne me plains pas trop : ce matin au petit déjeuner, Christophe m'annonce que le Nord Est des Etats-Unis se prépare à affronter l'ouragan Henry... et on aurait dû y être !!! J'avoue avoir lâché une petite action de grâce en entendant ça, tandis que Christophe, lui, se lamentait en disant que sûrement, ça aurait fait une super chronique ! Du coup, pour calmer la frustration de monsieur, l'ouragan Henry a envoyé un de ses petits frères pour nous accompagner aujourd'hui sur la route qui nous ramène vers la mère patrie... Nuages, vent et pluie, hmmm, sur la route, j'adore ça ! Niveau de stress en Defcon 3, du coup j'ai été instamment été invitée à... la boucler, donc à taper ma chronique pour arrêter de paniquer... voilà, voilà.Ma carcasse va mieux, merci. Je peux à nouveau me déplacer tel un bipède lambda, et passer d'une position à l'autre sans émettre de plainte sonore... Heureusement, parce que , comme vous l'avez constaté, nous avons quand même pratiqué quelques activités "secouantes", voire "renversantes" ! En effet, après nos tribulations au Nid d'Aigle, nous avons débarqué à Legoland. Ceux qui nous connaissent bien visualisent immédiatement le magasin non-officiel Lego qui se trouve chez nous, constitué par l'accumulation des modèles possédés par les enfants, le tout premier datant du 5ème anniversaire de Louis. Oui, chez nous on emboîte des briques depuis plus de 15 ans... et les filles ne sont pas en reste. Nous avions déjà visité un Legoland en Grande-Bretagne en 2014, mais la journée était pasée très vite et nous n'avions pas eu le temps de tout faire. Du coup, cette année, nous avions réservé 2 jours, et entre les 2, une nuit dans une "petite maison" du village Légo. Elle était décorée sur le thème des aventuriers, ce qui nous allait assez bien ! Avant d'en prendre possession, notre première journée sur le parc nous a amenés à plusieurs constats :1. la moyenne d'âge de notre famille dépassait largement celle des autres visiteurs. En effet, l'immense majorité des visiteurs ont moins de 10 ans, et les autres sont...leurs parents. Du coup, on se faisait remarquer avec nos grands gognants tout excités, dans lesquels j'inclus Christophe évidemment ! 2. les concepteurs du parc savaient qu'on viendrait un jour : les villes et lieux touristiques représentés en Legos dans le mini-land étaient ceux de notre périple : Amsterdam, Munich, Neuchwanstein, et même Berlin pour nous rappeler notre précédente excursion en terre allemande !3. notre expérience Disney est toujours utile, les temps d'attente nous paraissant toujours dérisoires ! Dès le pied posé dans le parc, Coline nous serinait pour faire Llyod's Spinjitzu Spinner et comme elle n'est pas du genre à réclamer souvent quelque chose, je l'ai soutenue dans sa demande. Hélas, pauvre de moi ! Je soupçonne Christophe de lui avoir fait cette suggestion sous forme de litanie inlassablement répétée durant son sommeil afin qu'elle se persuade que c'était son idée, car ce truc s'est encore révélé un véritable traquenard ! Alors que je m'attendais à un petit manège gentillet, je me suis retrouvée dans un rouleau de la mort, la tête en bas, en marche avant, en marche arrière...et pourtant, j'aurais dû men douter quand Christophe a installé la GoPro pour nous filmer... n'apprendrai-je donc jamais ?? Le lendemain, les principaux objectifs des enfants étaient acheter des boîtes de Legos en utilisant leurs économies, visiter la fabrique Lego expliquant le processus de fabrication des petites briques, représenter notre famille en figurines et m'entraîner encore une fois dans une attraction complètement folle... et tout fut fait ! Si les 3 premières activités n'ont pas nécessité un grand investissement émotionnel de ma part, la dernière en revanche manifesta de manière éclatante une certaine forme d'épuisement et de renoncement à la lutte... en effet, pour cette attraction que nous avions découverte au Futuroscope, le malheureux passager peut choisir son niveau de "secouage", de 1 à 5. Les enfants étant tous partants pour le 5, Christophe, me sentant sur un état physico-psychique précaire, s'est gentiment dévoué pour faire avec moi le niveau 2, destiné aux moins d'1m20 et aux détenteurs de la carte vermeil. On s'installe donc, et là, quand le monsieur de l'attraction nous demande le niveau souhaité, je ne sais pas pourquoi mais mes doigts agissent de leur propre chef pour former un 5 parfait, telle une gifle que je m'auto-administre, peut-être pour en finir plus vite ou que sais-je... toujours est-il que nous avons donc été ballotés comme des malheureux, que j'ai gardé les yeux fermés tout du long et que les enfants m'ont félicité en ne faisant que de discrètes allusions à mes "petits cris", symboles de mon impuissance désespérée... là encore, la GoPro a immortalisé la scène, et en visionnant les images je trouve que, malgré le masque, mon expression et mon attitude sont révélatrices !Et puis il restait un chapitre à écrire dans le récit de nos aventures de l'amitié combs-la-villo/ duderstadtienne : comme Christophe vous l'a dit (ben oui, parce que lui il ne se couche JAMAIS sans avoir fait son post Facebook, pas comme la feignasse que je suis), aucune des correspondantes de Coline n'était présente lors de notre passage, mais l'une d'elle avait organisé une rencontre à Stuttgart. Nous avons donc retrouvé Laura dans cette ville que nous ne connaissions absolument pas, mais que nous avons trouvé charmante, avec sa place du Château très animée, ses petites maisons à colombage et son Weissenburgpark, du haut duquel la vue était magnifique. Rattrapés par les événements internationaux, nous avons été à moitié pris dans une manifestation anti-talibans qui a passionné Christophe, transformé tout à coup en photographe de guerre... seul l'appel de notre bel hôtel climatisé a pu le décider à quitter les lieux.Et nous voilà donc de retour en France, cher pays de mon enfance (enfin, presque), avec ses chauffards rageux, ses motards inconscients et ses guichetières hargneuses... ça fait du bien de rentrer ! Et pour célébrer dignement notre retour, rien de tel qu'une bonne petite crevaison de pneu juste avant le déjeuner, avec une météo automnale ! Que du bonheur !
ALBUM
dimanche 22 août 2021
Maginot
ALBUM
samedi 21 août 2021
Stuttgart
ALBUM
jeudi 19 août 2021
Legoland
CHRONIQUE
mercredi 18 août 2021
Petite balade en montagne
Vous connaissez sûrement l'expression "c'est écrit avec les pieds", évoquant la piètre qualité d'un texte... et bien, quelle que soit votre opinion de mon style littéraire, s'il y a une expression que vous ne pourrez pas employer, c'est celle-ci ! Car mes doigts restent l'une des seules parties de mon corps qui fonctionne encore, et mes pieds seraient absolument incapables de faire quoi que ce soit d'autre qu'essayer de me maintenir en position verticale lorsque je le leur demande.Et pourquoi donc ? me demandez-vous. En fait, absolument pas, vous savez très bien pourquoi je me trouve aujourd'hui dans une condition physique très diminuée, vous avez bien sûr lu entre les lignes de l'avant- dernier post de Christophe... oui, ENCORE UNE FOIS, nous nous sommes retrouvés dans une situation improbable, et ENCORE UNE FOIS, je peux vous jurer que ce n'était pas prévu ! Jugez un peu : ce périple estival intitulé "histoire et sensations" devait, dans mon idée, permettre de réunir dans un même voyage des activités en rapport avec l'histoire et d'autres à sensations...pas les 2 en même temps !J'avais donc inclus dans notre planning une visite au "Nid d'aigle" d'Hitler, à Berchtesgaden. Les images vues dans Band of Brothers et les diverses descriptions et anecdotes glanées ici et là et partagées avaient mis l'eau à la bouche de tout le monde. Alors, pour resituer le cadre : Hitler avait une résidence de vacances, appelée le Berghof, à Berchtesgaden. Ce bâtiment fut détruit par les alliés en 1945. Le Nid d'aigle était un salon de thé et lieu de "représentation diplomatique" du parti nazi, surplombant les Alpes bavaroises. On y accédait selon tout un cérémonial qui existe encore aujourd'hui : un long tunnel mène à un ascenseur qui nous emporte au coeur du bâtiment, où l'on ne peut aujourd'hui qu'admirer une monumentale cheminée de marbre rouge que l'on dit offerte par Mussolini, et déjeuner dans un restaurant aux accents bavarois. Bref, une visite laissant peu de place à l'initiative personnelle, sauf pour la question de l'accès à l'ascenseur : là, 2 possibilités : une randonnée de 4h aller/retour, un peu lassante car pratiquée sur un chemin bien damé, voire goudronné, ou un trajet en bus de 20 minutes pour la modique somme de... 25 euros par personne. Autant dire que notre choix fut vite fait : la rando !Je terminai mon dernier post en évoquant les orages sur Salzbourg qui, bienvenus après la canicule, représentaient néanmoins une sérieuse source d'inquiétude pour moi par rapport à ce fameux projet de randonnée. Du coup, devant témoins (les enfants), j'ai fait promettre à Christophe que si le temps était trop incertain on renoncerait à la rando. Ce à quoi monsieur a répondu en haussant les épaules "comme si j'étais du genre à être inconscient !"... misère...Nous partîmes donc avec de bonnes réserves d'eau, 2 paires de chaussures de marche (pour Christophe et moi, les enfants étaient en baskets), 6 shorts ( la canicule nous a un peu traumatisés, quand même) et 6 vêtements de pluie (au cas où, quand même...). Arrivés à destination, j'invite Christophe à rejoindre le centre de documentation de l'Obersalzberg que nous n'avons pas l'intention de visiter, d'autant que les bunkers sur lesquels il est édifié sont fermés !, mais qui se trouve être le point de départ de la randonnée. Et vous vous en doutez, mon invitation est accueillie et déclinée avec politesse, nous on n'a pas besoin d'aller avec la foule, on va se débrouiller, on n'est pas bêtes, en plus on a Google Maps et regarde, ça indique un chemin qui met 1h au lieu de 2 1/2 !!Et donc, nous voilà partis, en tout droit à la scoute au milieu de la forêt, de la végétation hostile jusqu'au dessus des genoux (rappel : on est en shorts) et sous la pluie qui s'invite au bout d'1/4 d'heure. Bon c'est pas grave, on a l'habitude, les enfants ne bronchent pas, sauf Louis qui se fait mon porte-parole et exprime son peu d'enthousiasme. Christophe, lui, est tout content, on est tous seuls (tu m'étonnes), il ne fait pas trop chaud (tu m'étonnes), et la pluie lui permet d'étrenner la protection intégrée à son sac de drone (s'il n'y avait que ça pour lui faire plaisir, j'aurais pu mettre son sac sous la douche, hein...)Bon, le temps passe, la pluie finit par nous quitter, mais les esprits s'échauffent (le mien en tous cas) jusqu'à une tentative de putsch qui se solde par un échec : mon désir de rejoindre le chemin "officiel" ne sera pas comblé... Du coup, mon cerveau se met en mode avion pour économiser mon énergie et obliger mon corps à se déplacer, car, croyez-moi ou pas, nous nous retrouvons en pleine montagne, à suivre un chemin emprunté par des chèvres suicidaires, sous un soleil qui commence à cogner (il est midi - nous marchons depuis 1h30), sans savoir où nous allons, les yeux rivés vers le sommet où l'on n'aperçoit pas âme qui vive, et accompagnés par une voix angoissante répétant, à intervalles réguliers, "signal GPS perdu"...Là, mes enfants, prunelles de mes yeux et être étonnants s'il en est, passent en mode commando : Paul prend la tête de la colonne, suivi de près par Coline, tandis que Louis assiste Marion qui fait de son mieux pour tenir bon. Je dois le dire, j'ai eu (encore) de belles frayeurs et j'ai lutté pied à pied contre le découragement, essayant de profiter un peu des merveilleux paysages. Jusqu'à ce que mon coeur s'arrête en entendant une avalanche de cailloux juste à l'endroit où se trouvait Paul : trop, c'est trop, là j'ai explosé comme une cocotte-minute, du coup l'univers s'est dit qu'il fallait peut-être arrêter les conneries et, comme par miracle, Coline (placée en tête pendant que Paul passait ses blessures au désinfectant) a déniché un petit chemin pour chèvres moins suicidaires qui nous a ramenés en pente raide vers le chemin de randonnée, que j'ai embrassé avec reconnaissance et émotion en y posant les pieds...Je vous laisse imaginer le tableau : nous étions en nage, dégoûtants, épuisés par nos presque 3 heures de marche forcée, et nous voilà au milieu des cohortes de touristes montés en bus, tous frais et pimpants... pourtant, par un étonnant phénomène, nous retrouvons de l'énergie pour nous engager dans le fameux tunnel menant à l'ascenseur et accéder ainsi au Nid d'aigle tellement attendu...La porte de l'ascenseur s'ouvre et nous tombons nez à nez avec la porte du restaurant... il est 13h30, nous sommes affamés, nous nous y engouffrons donc immédiatement pour engloutir saucisses, patates, choucroute et autre goulasch qui nous remettent d'aplomb. Vers la fin du repas, un frisson me parcours, et je constate que la température semble avoir chuté. Et là, en regardant par la fenêtre, nous constatons qu'il y a ... du brouillard ! Mais du brouillard, genre, les bords de la Tamise à Londres en février ! Nous quittons le restau et sortons sur le solarium qui n'a de solarium que le nom : il fait super froid, nous sommes les seuls nigauds en shorts, certains des visiteurs ont même des gants !!! Moi je ne ressemble à rien, mon coupe-vent descend plus bas que mon short, les garçons me disent que je ressemble à un Teletubbies...Nous amorçons la descente sur le chemin de randonnée officiel (de toutes façons, vu mon état, Christophe n'ose pas proposer autre chose), mais aux 3/4 de la descente, un nouvel ami nous rejoint : l'orage !! Ben oui, celui qui m'a empêché de dormir la nuit précédente, celui qui n'avait pas été invité mais s'est bien incrusté ! Eclairs, tonnerre, vent, tout ça en plein milieu de la forêt : imaginez moi là-dessous, je n'ai même pas la force de vous raconter mes émotions... Et puis enfin, nous sortons de la forêt et rejoignons la civilisation... et là, les cieux s'ouvrent et c'est le DELUGE !!! Et on ne sait même pas trop où on est garés (puisque, je vous le rappelle, nous on ne fait jamais comme la foule !). Pauvres crevards que nous sommes, nous avançons dans les flaques d'eau, les jambes et les mains glacées... un pont nous offre un répit temporaire permettant à Christophe de localiser notre parking.. avant qu'une voiture passant à notre hauteur ne nous asperge copieusement ! Du coup, Christophe et Louis partent chercher notre arche en forme de Trafic, tandis que Paul veille sur les filles de la famille, de l'autre côté du pont pour éviter les éclaboussures !Donc au final, plus de 4 heures de marche, 1000 mètres de dénivelés gravis puis redescendus, 2 belles discussions TRES VIVES entre l'homme et moi, une explosion d'amour maternel pour mes enfants qui ont affronté les orages (au sens propre et au sens figuré) avec détermination et discrétion pour ne pas envenimer la situation...de la fierté aussi d'avoir fait ce truc impossible, mais quand même toujours cette lancinante question : POURQUOI ON NE PEUT JAMAIS FAIRE COMME LES AUTRES ??? A toute chose, malheur est bon : le lendemain, après un passage éclair dans le centre-ville de Salzburg, notre journal de voyage nous mène à Neuchwanstein, magnifique château perché qui aurait soi-disant inspiré Walt Disney pour la conception du château du premier Disneyland en Californie. Le décollage est laborieux, nous ne pouvons que difficilement nous mouvoir et les escaliers sont nos pires ennemis ! Arrivés sur place, étonnamment, la proposition d'éviter la randonnée d'une heure en prenant la navette est acceptée avec enthousiasme par les enfants, et Christophe n'ose pas réveiller mon dragon intérieur qui s'est enfin endormi, et puis à 3 euros l'aller et retour la douloureuse n'est pas la même ! Donc, comme les autres couillons, nous déambulons calmement autour de l'édifice en nous émerveillant du paysage et de l'architecture monumentale du château.... des fois, ça fait du bien de faire comme les autres !