samedi 28 août 2021
Retour base
Mon cher lectorat,comme il m'est doux de reprendre mon clavier pour vous narrer ces derniers jours de vacances (et accessoirement, puisque nous sommes de re-retour en terre française, oublier que Coline a repris le volant après nous avoir dit qu'elle avait mal dormi et que le fait de tenir le volant lui donnait des crampes... conditions idéales pour conduire vous en convenez !)...Il y a 5 jours, nous posions nos valises à Obersteinbach en Alsace, dans l'objectif de poursuivre notre exploration historique sur les ouvrages de la Ligne Maginot. Vous connaissez bien sûr toute cette série de fortifications élevées dans les années 30 dans le but de protéger la France contre une offensive allemande que tout laissait présager... "Forteresse de France" censée être infranchissable, ce qui devait être le cas puisqu'en 1939/1940, l'armée allemande décida tout simplement de la contourner pour rentrer chez nous comme dans du beurre ! Comme je l'évoquais précédemment, notre retour en France s'est accompagné d'une crevaison malvenue, contraignant Christophe et les garçons à se relayer au cric et aux boulons, tandis que je m'extasiais devant leur efficacité et que les filles faisaient semblant de s'intéresser, délaissant de temps en temps leur musique et leur livre pour ponctuer mes exclamations enthousiastes de petites onomatopées ayant pour but de marquer leur soutien à la gent masculine de la famille. Stéréotype de genre s'il en est, et il en fut !Une fois roue de secours installée, boulons revissés et cric rangé, nous voilà repartis en direction de Lembourg où le Four à Chaux nous attend, premier vestige de notre liste. Nous apprenons que la situation sanitaire interdit les visites libres, par chance une visite guidée en français est sur le point de débuter : nous nous joignons donc au petit groupe et à son guide alsacien pur jus, dont l'accent à couper au couteau rend parfois la compréhension malaisée. Mais il a beaucoup d'humour et repère vite notre petite troupe, engageant les garçons à manoeuvrer la tourelle amovible, et interpellant Marion qui, ne comprenant rien à ce qu'il dit, se contente d'ouvrir de grands yeux de biche effarouchée.. Bref, un bon moment d'histoire et de rigolade dans la fraîcheur de cet édifice témoin, non pas de glorieux combats, mais d'un certain génie industriel et militaire dont il est bon de faire mémoire.Cette visite s'avèrera être la seule de son espèce (à la grande joie de Marion !), puisque nous constatons vite que les informations dont nous disposons sont fausses et que les autres monuments prévus au programme sont soit carrément fermés, soit, comme je l'ai dit, uniquement accessibles en visites guidées, toutes complètes pour la seule date où nous sommes sur place... tant pis ! Nous prenons possession des chambres d'hôtes réservées et faisons connaissance avec leurs propriétaires, de sympathiques hollandais au français approximatif mais au goût du contact bien développé... y compris le matin, au petit déj. Déjà, moi, vous le savez, je n'aime pas les gens, mais alors la matin à jeûn c'est même de la sociopathie... heureusement que Christophe parle pour nous deux !Nous partons donc pour Bitche et sa forteresse, que nous découvrons sous la pluie et le froid. Cela me rappelle tellement de souvenirs de vacances passées où nous restions des heures dans notre voiture garée face à la mer, en attendant que la pluie et le vent se calment, et que le dernier bébé en date finisse sa sieste , Christophe scrutant le ciel en disant "ça va se lever" et moi pensant à notre tente détrempée et aux duvets humides et glacés qui nous attendent au camping, au milieu de nulle part...Après le déjeuner, le soleil s'invite, sans doute parce qu'il a pitié de moi qui ai proposé une randonnée, ce qui a soulevé une vague d'enthousiasme proche de zéro chez la jeune génération, ayant encore en mémoire le souvenir cuisant (ou plutôt, détrempant), de notre excursion au nid d'Aigle. Donc, les rayons bienvenus nous accompagnent dans notre découverte du Colorado Alsacien (après Bryce Canyon et Rustrel, on commence à bien connaître le panorama !) où nous passons un délicieux moment rempli de fous-rires et de photos improbables... Nous longeons la frontière allemande, la franchissant même pour aller au Rocher de Diane, Christophe laissant son empreinte pour immortaliser l'instant... décidément, l'Etrangie est vraiment proche !Fatigués, affamés, nous nous mettons en quête du dîner... mais croyez-moi, on a beau être le 23 août, on se croirait le 23 novembre : tout est fermé ! Sauf le restau étoilé devant lequel nous nous arrêtons pour regarder le menu. Le cri de douleur de ma carte bancaire et le regard assassin que le serveur me lance, s'attardant sur mes chaussures de marche, ma queue de cheval de travers et mon jean fatigué, nous incitent à pousser nos recherches plus loin, et bien nous en prend car ledit serveur manque de s'évanouir en voyant notre Trafic slalomer entre les Bugatti et autres voitures incroyables garées sur le parking...Nous errons un certain temps avant de dénicher un petit snack aux allures sympathiques en bord de route. A peine mon postérieur posé sur le banc graisseux, le couperet tombe : il faut payer en espèces. Raclant les fonds de tiroir, nous réunissons la folle somme de 26 euros et 45 centimes.. Il faut donc prendre une décision :1. On tire au sort celui qui a le droit de manger, les autres lui lêcheront les doigts2. On partage une pizza en 6, mais c'est compliqué de choisir car Marion veut une pizza sans rien et les autres ne sont pas d'accord ( et je crains une poussée de cannibalisme nocturne plus tard)3. Christophe remet son chapeau de Charles Ingalls et part à la ville trouver de l'argent pour nourrir sa famille (traduction : il va retirer du liquide)C'est évidemment cette dernière solution qui est retenue, et nous regardons avec émotion le patriarche remonter dans son chariot - heu, sa voiture, pour s'en aller au loin comme son devoir le lui dicte, sous les violons déchirants du générique de LPMDLP. Enfin, ça c'est moi, notre ingrate progéniture est déjà en train de passer commande ! Donc, nous réussîmes à nous restaurer, à regagner nos pénates, à survivre au petit déjeuner du lendemain et à gagner Strasbourg, avant-dernière étape vacancière. Lors de la petite pause avant de partir à la découverte de la ville, les garçons décident de laisser un commentaire sur l'hôtel où nous séjournons. Paul, avec son humour habituel, regrette que les écrans de télévision soient un peu petits, et trouve de bon ton de nommer la série débile qu'il regarde avec son frère. Vous savez, le genre de série sans queue ni tête qui les éclate et nous fait nous sentir vieux et ringards car on ne voit pas trop ce qui les amuse, comme c'était le cas avec nos séries quand nous étions ado et que nos parents disaient "encore devant cette connerie??".Bref, voici le commentaire de Paul :Chambres propres avec salle de bain et télévision (pas très grande) pour regarder Trailer Park BoysEt voici la réponse de l'hôtel :Bonjour Nous vous remercions pour votre retour. Nous sommes ravis d'apprendre que vous avez apprécié votre moment passé à l’Holiday Inn Express Strasbourg Centre. Nous prenons note de vos remarques concernant la taille de la télévision, c'est vrai que pour une super série comme Trailer Park Boys un home cinéma serait plus adapté Nous serions très heureux de vous accueillir à nouveau lors de votre prochain séjour en Alsace,Cordialement.5 étoiles pour l'humour de celle qui a répondu ! Strasbourg tient ses promesses avec le magnifique quartier de la petite France, la cathédrale et ses alentours, les spécialités de choucroute et de tartes flambées, mais aussi les pâtisseries pour la fête de Louis (et celles de Marion et Christophe en retard), et le très bon moment passé avec Ryan Reynolds au cinéma devant "Free Guy" !Et enfin, nous arrivons au terme de notre périple avec la dernière réserve de sensations fortes au programme : Europa Park ! 2 jours de loopings, de vrilles, d'accélérations incroyables, de freinages brusques, d'éclaboussures à toute vitesse, de files d'attentes, d'examen du plan, de dégustation de burgers, glaces, donuts et autres aliments gras, sucrés et salés, de répétition de "je suis trop vieille pour ces conneries", de félicitations de mes enfants comme si je venais d'accomplir une mission impossible... rien que pour ça, ça valait le coup, partager leur plaisir et leur enthousiasme, faire le plein de sourires, de souvenirs, et tant pis si le budget ostéopathe va exploser à la rentrée !!Coline a conduit 2 heures, la pause s'impose, je vais donc reprendre ma place de Chewbacca auprès de Han Solo pour continuer la route qui nous ramène chez nous, où nous attendent notre petit Jakku, notre nid familial et notre vie de tous les jours dans laquelle nous serons heureux de vous retrouver, en vrai !! A bientôt !