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CHRONIQUE

samedi 20 août 2022

Jour 22 - Philadelphie

La ruée vers l'estNotre périple se poursuit, les kilomètres s'enchaînent, la fatigue se fait sentir... dommage que je n'aie pas coché la case "se reposer" dans le cahier des charges de préparation de ces vacances... en même temps, je dis ça, mais même si je l'avais fait, Christophe aurait sûrement  été atteint d'une cécité passagère au moment de finaliser l'affaire, et cette étape aurait de toutes façons certainement disparu de notre planning...Bref, depuis ma dernière prose, nous sommes passés dans l'Ohio, en Virginie-Occidentale, en Pennsylvanie et nous voici à New York City, dans l'état de... New York.Qu'y a -t-il eu de notable au long de ces presque 900 km ??Tout d'abord, à Columbus, alors que notre objectif était de trouver la statue de Schwarzenegger en plein effort,  nous sommes tombés en pleine Comic Con / Japan Expo / Manga Con, je ne sais pas trop... en tous cas, nous étions entourés de gens déguisés en toutes sortes de personnages, la plupart inconnus pour moi, mais que mes filles identifiaient facilement. Du coup, Christophe a absolument tenu à nous faire entrer dans le centre de convention pour nous fondre dans la masse, au grand désespoir de Coline qui craignait que nous nous fassions repérer et jeter dehors. Il faut dire que comme nous n'avions ni arme extravagante, ni cheveux roses ou bleus, ni tenue sexy ou barbare, on ne passait pas inaperçus dans cette foule bigarrée. Mais notre mission d'infiltration a été un succès, et on a même pu finir en "beauté" (?) avec des portraits particulièrement flatteurs, exposés au regard de tous... inutile de vous faire deviner qui a décliné la proposition...L'étape suivante, c'était Pittsburg, pour 2 raisons : la première, c'est qu'il y a quelques mois nous avons regardé Jack Reacher dont l'action se déroule dans cette ville. Donc l'idée (habituelle pour nous), c'était de retrouver les lieux, ce qui nous a permis une jolie balade à travers la ville, que nous avons tous appréciée. La seconde raison, c'est qu'il y avait un point de vue magnifique à rejoindre... en funiculaire. Et moi j'adoooooore ce genre de petit moyen de transport. Mais las, pas de chance, la "station" de montée était fermée pour travaux ! Rhaaaa... ils savaient bien qu'on allait venir, ils auraient pu attendre !!! Heureusement, grâce à la débrouillardise de nos gars, nous avons sauté dans un bus qui nous a menés touuuuuuut en haut de la colline, malgré des démarrages en côte poussifs et des virages en lacet (les dangers du quotidien !). Belle et longue promenade sur la "crête" pour admirer la skyline, puis questionnement économico-existentiel en atteignant la station de descente (ouverte) du funiculaire : peut-on se permettre de dépenser encore de précieux dollars, ou vaut-il mieux chercher un autre bus puisque nos billets sont encore valables, ou redescendre à pied ? Faisant taire le Picsou qui sommeille en nous, nous avons embarqué dans le funiculaire pour profiter d'une chouette descente panoramique... encore plus appréciée quand on nous a annoncé que nos billets de bus comptaient comme titres de transport... danse de la joie de la bande à Picsou !Le lendemain, arrivée à Alexandria, en "banlieue" de Washington D.C; je craignais un peu d'y trouver zombies et hordes d'humains violents (en référence à Walking Dead pour ceux qui connaissent) mais que nenni, c'est une charmante petite ville au charme suranné, grandes allées ombragées et maisons historiques, abondance de magasins d'antiquités (tous fermés à 17h évidemment) et restaurants de fruits de mer hors de prix. On a fini avec nos burgers habituels !Et le lendemain... plongée architecturo-historico-touristique sur le National Mall, au coeur de la capitale de la vie politique américaine. Magnifiques édifices, magnifiques espaces verts, magnifique atmosphère orageuse, faisant espérer à Christophe des clichés fantastiques, tandis que je redoutais la foudre... mais heureusement (pour moi !) nous n'avons eu que quelques gouttes, tant pis pour les photos !Nous avons continué avec le mémorial du 11 septembre au Pentagone et la visite du cimetière militaire d'Arlington; ce qui devait être une promenade rapide, essentiellement pour la tombe du soldat inconnu et celle de JFK, s'est transformé en longue étape de plusieurs heures, avec une très intéressante incursion encore une fois dans l'histoire américaine grâce à la visite de la demeure du Général Lee, préservée au coeur même du cimetière. Pour moi, le général Lee c'était le commandant de l'armée confédérée durant la guerre de Sécession, un point c'est tout; en réalité, son histoire est bien plus complexe, à l'image de toute l'idéologie de cette guerre civile, et c'était passionnant de voir à quel point, depuis toujours, ce pays est avant tout une UNION d'ETATS, chacun avec ses caractéristiques propres, que le gouvernement fédéral rassemble tant bien que mal, à coups de drapeaux et de patriotisme omniprésent. Pas facile d'unifier vraiment une nation dont les réalités géographiques et humaines sont si différentes...Enfin bref, j'étais passionnée mais Marion tombait d'inanition car sa tartine de Nutella remontait à plusieurs heures, et même la relève de la garde devant la tombe du soldat inconnu, dans le bâtiment colossal qui lui est consacré, n'a pas pu la ragaillardir, donc nous avons envahi le McDo le plus proche pour reprendre des forces ( à 15 h !) avant de partir à la découverte du quartier universitaire et commerçant de Georgetown et profiter des températures plus clémentes de la fin de journée...Un grand trajet nous attendait le lendemain, pour rejoindre Philadelphie en faisant un grand crochet vers la côte, précisément Ocean City où un studio de photos "à l'ancienne en costume" nous attendait. Motivés par l'exemple des TBM lors de leur voyage dans l'ouest en 2016, c'est maintenant devenu pour nous une tradition lors de nos voyages américains : cow-boys et filles de saloon en 2017, soldats de l'union et leur famille en 2019, nous étions cette année des gangsters de l'époque de la prohibition, d'où le choix d'une photo "coloriée"... en plus d'une belle promenade sur le walkboard très balnéaire, et d'une halte sur la plage et/ou dans l'océan, ce fut un détour bien agréable !Mais... je n'aime pas me lamenter, mais il faut quand même que je précise quelque chose, c'est que pour moi, durant ce voyage, les nuits ne sont pas plus belles que les jours. Depuis la crise conjugale liée à Detroit et Gary au début du voyage, je fais attention à ne pas être pénible mais je ne dors pas. Parce que je SAIS qu'il reste une épreuve, encore au moin UNE ville où Christophe a repéré des trucs que même notre pire ennemi ne nous conseillerait pas d'aller visiter... et donc, depuis tout ce temps, j'attends avec fatalité et insomnie, d'être confrontée à... Philadelphie...Les gens qui visitent Philadelphie vont voir les Rocky Steps devant le Museum of Arts, puis la statue de Rocky au pied de ces mêmes marches. Nous aussi on va faire ça. Mais avant...avant, monsieur veut passer voir "la maison de Rocky", donc trois marches devant une porte encastrée dans un mur avec des fenêtres (une maison quoi) dans un quartier, comment vous dire...pas tibulaire mais presque comme dirait Coluche. Mes gentils gars travaillent leur père au corps depuis plusieurs jours pour lui faire accepter l'idée que peut-être, dans ce quartier, sortir de sa grosse voiture avec sa GoPro, sa casquette de touriste, ses tongs, son portable et son appareil autour du cou, ce n'est peut-être pas la plus brillante idée qui soit... et il faut croire que mon ange gardien est vraiment copain avec les leurs, parce qu'alors que nous approchons de la rue fatidique (je suis en apnée depuis la veille), Christophe met son clignotant et... CONTINUE TOUT DROIT !!! Je suis abasourdie : comment, pourquoi ??? Et il ne me dispute même pas en disant que c'est ma faute et que j'ai gâché le moment bla bla bla... je comprends, dans les brumes de mon cerveau en manque d'oxygène, que le travail sous-terrain des garçons a dû faire son oeuvre, et que, certainement, la foule bigarrée et peu engageante qui entourait la maison dans cette rue minuscule a joué un rôle également... autant vous dire que je ne suis un peu désorientée lorsque nous quittons le quartier pour rejoindre les Rocky Steps et les wagons entiers de touristes qui s'y rendent. Il est 10h30, il fait déjà 31°, mais ce n'est pas grave, NOUS SOMMES EN VIE ! Enfin, à peu près, je crois que mon soulagement libère un peu trop d'endorphines et je me sens un peu étrange. Promue photographe pour immortaliser la montée des marches en courant "à la Rocky", je m'acquitte de ma tâche avec application, tout en luttant contre la drôle de sensation que je ressens. Mais voilà, à malin, malin et demi, et tandis que nous abordons la descente des marches, voilà ma Marion en chute de tension. Elle qui est déjà plutôt pâlichonne, la voilà carrément spectrale, nausées, suées, vertiges... et avec moi seule pour tout secours, les autres ayant couru vers la file d'attente pour faire la photo devant la statue de ce satané boxeur.Bon ben du coup, le petit début de zénitude qui commençait à pointer le bout de son nez se carapate vite fait, et malgré le retour à la vie progressif de ma fillette blanchounette, le reste de la journée je suis accompagnée d'un mal-être désagréable, mal de tête et nausées à mon tour, malgré (ou amplifié par ?) l'achat de "Phillycheesesteaks" pour le déjeuner... je me traîne tout l'après-midi (hauts les coeurs ! après le miracle du matin, je ne peux rien demander de plus) mais je pousse un soupir de soulagement lorsque je m'assois enfin dans la voiture.Mais là, un simple retour à la base aurait été trop beau, il fallait bien que j'expie quelque part d'avoir contribué à priver Christophe de tout le reportage photo qu'il voulait tellement faire devant la maison de Rocky... donc voilà qu'il décide d'aller au Graffiti Pier, un quai abandonné où, comme son nom l'indique, il y a... des graffitis. Moi je n'ai rien contre le street art, mais avouez qu'on n'en trouve pas trop sur les façades des immeubles des beaux quartiers quand même... nous galérons à trouver l'endroit (comme si ce n'était pas un signe), du coup Christophe demande à un agent qui surveille un chantier; celui-ci, charmant, nous accompagne jusqu'à l'entrée du Pier, à mon grand désespoir. Christophe lui demande si l'endroit est "safe" (pas dangereux); le gars nous répond "oui... mais restez sur les chemins quand même !" Bon là, je suis en mode porc-épic, roulée en boule, tous pics dehors... Paul accompagne son père sur les lieux, les autres restent avec moi à l'abri dans la voiture, puis, sentant mon couple en péril, je finis pas les rejoindre avec Coline (tandis que Louis s'éclate en faisant accélérer la voiture sur le parking !). Bon, Christophe vous l'a écrit, il a A-DO-RE le lieu, c'était transcendent  pour lui et je pense qu'il s'est trouvé là dans la quintessence de l'harmonie picturale et artistique moderne qu'il  traque depuis toujours sans le savoir; tant mieux pour lui. Moi, honnêtement, j'ai eu l'impression de traverser le dépôt de RER de Villeneuve Triage, mais on sait bien que l'art... c'est subjectif !

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samedi 20 août 2022

Jour 22 - Philadelphie

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vendredi 19 août 2022

Jour 21 - Washington / Philadelphie

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jeudi 18 août 2022

Jour 20 - Washington

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mercredi 17 août 2022

Jour 19 - Washington

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mardi 16 août 2022

Jour 18 - Hazelton / Washington

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lundi 15 août 2022

Jour 17 - Cambridge / Hazelton

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dimanche 14 août 2022

Jour 16 - Greenfield / Cambridge

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CHRONIQUE

samedi 13 août 2022

Jour 15 - Decatur / Greenfield

Artisan de l'unionNouvelle étape historico-culturelle de notre périple américain, arrêt à Springfield, Illinois (à ne pas confondre avec Springfield, Massachusetts, là où "la vie coulait comme de l'eau" pour Carole Fredericks). Et pourquoi qu'on s'arrête là, hmmmm ?? Allez, allez, on cherche.... Alors oui, déjà lorsqu'on traverse cette ville on est sur un bout de la route 66, donc ça ne fait pas de mal, mais honnêtement, ce n'est pas pour ça. Allez, je vous aide : qui a regardé Nord et Sud dans les années 90, avec Patrick Swayze et James Read dans les rôles de Orry Main et Georges Hazard, amis séparés par la guerre de Sécession ? Au moins, mamie et Suzanne et tata Lili, vous ne pouvez pas m'abandonner sur ce coup-là !Bon et ben Springfield, non ce n'est pas le lieu de naissance de Patrick Swayze, ni celui où la série a été tournée, non, c'est un peu plus profond que ça : c'est là que se trouve la seule maison jamais possédée par Abraham Lincoln, où il a vécu avec sa famille avant de devenir président des Etats-Unis en 1860, et donc de rentrer dans l'histoire comme celui qui a mis fin à l'esclavage, poussant les états du Sud à la sécession, et dirigé le pays pendant cette guerre civile qui, au final, sauvera l'Union.Parenthèse historique refermée (soupir de soulagement des enfants, Christophe s'en fout, il n'a rien écouté, il prend des photos), nous voilà donc à l'assaut du quartier historique où la maison de la famille Lincoln se dresse, au milieu de toutes ses voisines conservées en l'état, et qu'on peut visiter si on est au rythme américain, c'est à dire si on arrive avant 17h, ce qui évidemment n'est pas notre cas, zut..Tandis que nous déambulons dans ces rues magnifiques chargées d'histoire, je laisse mon esprit s'évader dans de philosophiques réflexions sur la liberté, l'engagement, l'égalité des hommes et des races, l'héritage culturel etc etc... et je me sens envahie d'un enthousiasme humaniste, c'est tellement beau, des hommes qui luttent pour la liberté d'autres hommes, pour des idéaux qui les dépassent, pour élever l'humanité au-dessus de ses bas instincts...Ma réflexion est perturbée par des éclats de voix intempestifs, je me retourne avec nonchalance, encore illuminée de ces profondes pensées, et je repère un couple qui arrive derrière nous, oh, une discussion d'amoureux pense-je avec indulgence, de jeunes gens qui se laissent eux aussi envahir par ce sentiment de plénitude d'appartenance à l'espèce humaine qu'on ressent en étant ici, cette communion des esprits... et c'est là que je réalise qu'en fait mon jeune couple merveilleux semble bien éméché, et que le jeune homme, armé d'une bouteille, s'amuse à... l'utiliser comme une arme, nous viser et nous tirer dessus, notamment sur mes 4 fantastiques qui avancent devant nous, insouciants et inconscients du danger imminent (qui aurait pu être réel si ladite bouteille avait effectivement été un M16 ou un AK47, que certainement il avait dans son sac à dos, si sac à dos il avait eu). Autant dire que ma bucolique rêverie a crevé comme une bulle de savon, et que j'ai hâté le pas vers ma progéniture pour chercher refuge auprès d'elle servir de bouclier humain en cas d'escalade violente.Evidemment, mon plan de survie basé sur une fuite rapide a été contrarié par Christophe, qui, sous prétexte que le dangereux couple avait tourné le coin de la rue, continuait tranquillement à prendre des photos ! L'inconscience de cet homme !

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samedi 13 août 2022

Jour 15 - Decatur / Greenfield