mercredi 31 août 2011
Chronique 08/2011
La chronique d'Elodie - août 11
Ah non ! Je n'ai pas envie de devenir une grande personne ! Ca sert à quoi d'être grand, si on est personne ?
Je préfère être un petit quelqu'un!... Je vais te dire : j'ai juste envie d'être en vie. J'aimerais même que ce soit mon métier !
Tu sais, une grande personne, elle demande toujours dans quelle classe tu es. Moi, je suis un p'tit peu insolente, alors je lui retourne
la question : "Et toi, dans quelle espérance tu es ?". Parce que la vraie classe supérieure, c'est l'espérance, non ? Seulement voilà : la grande personne raisonnable
persiste à dire qu'elle a autre chose à faire, et c'est vraiment très difficile de lui faire comprendre qu'il y a quelqu'un d'autre à être. L'espérance : c'est
la question principale, tu ne crois pas ?
François Garagnon, Joy et la divine quête du bonheur
Fin de vacances troublée, rentrée agitée sous ma casquette de maîtresse, comme sous celle de représentante de parents d'élèves... il faut tenir, penser,
faire face, surmonter, organiser, réagir... mais ai-je pris le temps d'espérer ? Espérer que le ciel sera plus serein demain, espérer que les politiques vont renoncer à considérer les
enfants comme des pions, espérer que les angles peuvent s'arrondir, espérer que je peux changer certaines choses, et que je peux renoncer à changer certaines autres...
Spleen de la rentrée, spleen de tant d'efforts et de tant de mots souvent mal employés...
Mais, dans les yeux de mes enfants, l'espérance est là; quand je les regarde, je me dis que cette année encore, ils ont tant à être... et tant à me faire être... parce que tous
mes doutes et mes crises de confiance s'allègent un peu quand ma toute petite nouvelle écolière de 3 ans me crie dans un sourire, au moment où je quitte sa classe " maman
ze t'aime ! tu dis à papa que ze l'aime !"... nos enfants nous rendent meilleurs, et m'entraînent, avec vous, en arrière sur la route des vacances...
Escale alpine
Après un départ aux aurores et une route marquée uniquement par les nausées montagnardes de notre pauvre
Younette, c'est avec beaucoup de
joie que nous sommes arrivés chez papi et mamie, les jambes engourdies et les esprits embrumés. Du coup, à peine débarqués de la voiture, direction
le torrent escortés par
le fidèle Onyx. Comment décrire le plaisir
des fillettes de pouvoir
barboter gaiement, et
se dégoûtanter sans vergogne en construisant force
barrage et autre digue éphémère ?
Bol d'air pur assuré, propice à un
coup de fatigue et une soirée bien calme...
Dès le lendemain, retour au torrent (en
tenue de bretons !) pour découvrir sa métamorphose en
coulée de boue ! Tandis que les grands pataugent, Marion continue à faire amie-amie
avec
les plus gluantes des créatures terrestres... généreuse jusqu'au tréfonds de son âme, elle en a ramassé une petite collection qu'elle a rapporté...
sur la terrasse, juste sous
les fenêtres de mamie, histoire que les bestioles aillent lui tenir compagnie la nuit... Quel plaisir de
contempler la vie passionnantes de ces gastéropodes des montagnes !!
Dieu merci, elle n'a pas eu le temps d'en fourrer quelques-uns sous les sièges de la voiture, et c'est donc entre nous et sous le soleil que nous avons finalement dit au-revoir à
papi, mamie et
leur petite maison dans les montagnes, pour partir vers de nouvelles aventures...
Plus loin que loin, aux extêmes extrêmes...
cette année, on avait dû sentir venir le vent et la pluie de juillet, et on avait donc décidé d'aller au sud, au sud du sud, même, histoire de
voir si le soleil allait nous y attendre... C'est nous qui avons commencé par attendre, sous un
chaud soleil toulonnais, l'heure de nous
embarquer pour... la Corse !
Ravissement et émerveillement des enfants, qui montaient sur un bateau "de croisière" pour la première fois; ils découvrent avec enthousiasme
leur petite cabine, qui semble avoir pour eux les
dimensions d'un palace !
La nôtre, vide et calme, ne semble pas les intéresser ! Sitôt les valises déposées, nous partons à la
découverte du Mega Smeralda sur lequel nous allons donc
traverser la Méditerrannée... certains
salons magnifiques rappellent à Christophe et moi de bons souvenirs de nos croisières, et nous nous régalons de voir
les enfants courir dans les couloirs, tout excités.
Nous sommes évidemment
sur le pont lorsque les amarres sont larguées, et notre
au-revoir à Toulon se fait sans regret ! Les
petits voyageurs se couchent ensuite sans histoire, seuls
tous les 4 dans leur cabine... indépendance toute relative, mais savourée...
Le lendemain, aux aurores, nous voilà debout, fin prêts à engloutir notre
petit-déj et presser de remonter
en voiture pour débarquer à
Ajaccio. La première partie de notre voyage s'achève, laissant le
sourire aux lèvres de chacun....
et une bonne grosse
fatigue accumulée à récupérer !
Quelques heures de route nous conduisent à Muratello, dans les hauteurs de Porto-Vecchio, où un charmant
camping à la ferme nous attend. L'
installation se fait au ralenti, fatigue et chaleur écrasante faisant mauvais ménage !
Mais les gars sont d'une aide précieuse, et très vite nous voilà enfin
à la plage !!! Un bon petit vent permet même aux enfants d'étrenner leurs
"bodyboards" gonflables... qui se révèlent une acquisition
judicieuse !
Inutile de préciser que, là encore, le coucher fut rapide et la nuit... calme !
Notre nouveau territoire
La première chose qui nous frappe, au réveil, sont les rayons du soleil... même à l'ombre, même au sortir du duvet, pétard il fait bon !
Et très vite, il fait chaud ! Autant dire que les plus courageux (c'est-à-dire toute la famille sauf moi !) ne tardent pas à investir la
douche froide extérieure joliment
aménagée par le propriétaire du camping.
Nous découvrons une
nouvelle plage, où les
"grands" retrouvent les
joies d'un
"plongeoir" artificiel, avant de partir
explorer les
rochers environnants. Ma Younette me tient gentiment compagnie,
fort occupée avec ses jouets de plage qu'elle fait évoluer avec bonheur dans le
grand labyrinthe construit par mes soins (enfin, ceux de Christophe, mais tout ce qui est à lui est
à moi, et de toutes façons moi pendant ce temps j'étais occupée : je lisais).
Chaque nuit s'efface au nouveau jour, et nous prenons le temps de poursuivre l'exploration du camping avec une visite à
la basse-cour (sans y pénétrer, pour ma part) et aux divers
jeux d'extérieur. Le tout avant 10h du matin,
où la chaleur nous pousse soit vers la douche, soit vers
la plage ! Phobique de la foule que nous sommes, nous parvenons à dénicher une
crique déserte, au sens propre ! Je ne pensais
pas découvrir un tel lieu ici ! Mes grands garçons retombent en enfance et organisent des tas de
jeux aquatiques avec leurs petites soeurs : grâce à un invetsissement conséquent, ils sont devenus
propriétaires d'une
formidable embarcation gonflable, évidemment baptisée "Corsica Ferry", que nous finirons par oublier sur un parking mais qui, pour l'heure, leur permet de se
prendre pour
Jack Sparrow...
pirates et animaux marins peuplent leurs
aventures; Christophe enfile palmes, masque et tuba, et moi je... lis.
La vie quotidienne au camping s'organise aussi : on cherche les coins d'ombre pour
jouer ou
lire, et on partage les
tâches ménagères... Christophe réalise même un vieux rêve : faire
un gâteau sans four. Inspiré par une de ses séries-culte (laquelle ?? quel épisode ??), il improvise un
four de fortune dans lequel, sous nos yeux ébahis, un
beau gros gâteau au chocolat
prend forme... l'est-il pas
heureux cet homme-là ? Et nous donc, alors !
A la recherche du bonheur
Après la découverte des
ruelles charmantes de Porto-Vechhio, la messe du 15 août au coeur de
l'église climatisée, les grimpettes sur les heuteurs nous offrant quelques
panoramas imprenables, nous
décidons d'élargir nos horizons et nous mettons en route vers
la cascade de Piscia Di Gallu, merveille naturelle de 70m de hauteur. Mais la beauté, ça se mérite, et nous commençons par une loooongue marche sous un soleil de plomb,
entre
pins, sable et
rochers (un peu Fontainebleau, quoi !). C'est
dur dur pour les petites pattes, mais chacun s'accroche et les
paysages magnifiques valent le détour. Près de 3 heures
après notre départ, nous sommes de retour à la voiture, fourbus mais fiers de nous !
Sur la route qui nous mène à la plage, nous découvrons des parkings improvisés; curieux, nous suivons le mouvement et découvrons avec délices des
piscines naturelles dans les eaux claires
(et froides) de la Solenzara... Comment résister ? Là encore,
les vues sont superbes, et le relief propose aux baigneurs
toboggans et
bassins naturels irrésistibles. Toute fatigue est
vite oubliée dans ces eaux limpides, radicale remède aux jambes lourdes !
Nous pensions les découvertes achevées pour la journée, que nenni ! On nous en avait parlé, nous les avons trouvés ! Qui ça ? Les fameux
"cochons sauvages" corses, lézardant sans crainte au bord de la route. Tandis que je bloque courageusement
les portes de la voiture, toute la troupe sort par les fenêtres et voilà
mes cracras au milieu de leurs pairs ! Avec
leur père (trop bonne celle-là !). Evidemment, ils les ont touchés,
évidemment, Coline et Marion voulaient en ramener un, évidemment Christophe s'est moqué de moi sous prétexte que je n'ai pas voulu descendre observer ces phénomènes de plus près...
Mais qui aurait défendu le goûter, s'ils avaient pris d'assaut la voiture, hein ????
D'aventures en aventures
Un autre jour, nous nous sommes embarqués pour
une croisière d'une journée à destination des îles Lavezzi, accessibles uniquement par bateau; au programme,
bouillabaisse
cuisinée à bord (avec le concours des
volontaires pour la pluche des patates ! évidemment mon petit cuistot Paul s'y est collé !) puis
savourée tranquillement,
bercés par le roulis du bateau. Hélas, Christophe ayant absolument tenu à me faire faire ami-ami avec
les ingrédients locaux, mon appétit s'est trouvé un peu diminué...
Digestion faite, les plus courageux ont pu
sauter du
bateau pour "atterrir" dans les eaux
turquoises des îles, que nous avons tous rejoint ensuite
en zodiac. Sur place,
farniente et bronzage,
exploration marine, bref, pour certains, de quoi
s'écrouler et ne pas profiter de la balade retour !
Toujours à la recherche de sensations, nous avons découvert les piscines naturelles de =================== où, tandis que
Marion faisait trempette,
Coline,
Paul et
Louis ont pu donner
libre cours à leur intrépidité !
Christophe aussi bien sûr, même s'il a du coup failli y rester avec une glissade mal à-propos
qui aurait pu se révéler grave !
Pour continuer sur notre lancée de grands marcheurs, nous sommes partis à l'assaut du Casteddu d'Arraghiu, belle
forteresse préhistorique édifiée sur un piton rocheux, à 245m d'altitude.
Et ben croyez-moi, mais 245m d'altitude quand il fait 35° à 10h30 du mat, ça paraît long à
gravir !! Là encore nous admirons la résistance des petites jambes qui s'accrochent le long
du
sentier pentu où, heureusement, quelques
zones d'ombre nous offrent l'hospitalité et le réconfort de leur relative fraicheur. Mais
à l'arrivée, la
vue est si belle que la
fatigue est vite oubliée...
Heureusement, car la virée est loin d'être terminée ! Le chemin du retour semble bien long et
la poussière nous accompagne sans y être conviée; résultat : c'est une
bande de bohémiens
crasseux
qui se réunit au village, assoiffés et épuisés...
Loin de fuir toute civilisation, nous nous offrons également une escapade à
Bonifacio; là encore, il fait chaud et
ça grimpe, mais on a l'habitude maintenant ! Et puis il faut dire qu'on avait
pris des
forces avant de partir à l'assaut de la
Ville Haute. Tandis que chacun remplit son
"journal de bord", nous admirons le célèbre
Grain de Sable dans son écrin aquatique, et Christophe accompagne
les grands sur les 187 marches de
l'escalier du Roy d'Aragon;
la balade est éprouvante en plein début d'après-midi, mais
les enfants gagnent le privilège de
piquer une tête à l'arrivée... joies de l'enfance, Christophe n'a pas osé les suivre sans caleçon de bain !
La visite de
la caserne désafectée de Montlaur nous dévoile quelques
surprenantes fresques, et nous recherchons en vain des noms militaires connus (Pierre, si tu me lis...). Depuis
les remparts,
les photos se laissent prendre toutes seules...
La fidèle
Mais au milieu de tout ça, celle à qui nous n'avons jamais fait faux bond aura bien été...
la mer ! Une seule eau, mais plusieurs plages, au gré de nos envies.
Après les superbes plages de Palombaggia ou Santa Giulia, magnifiques mais surpeuplées, nous apprécions le charme incroyable des petites criques de la côte occidentale. Parfois, nous
nous retrouvons seuls au monde sur ces plages ! De quoi installer
notre camp de base (hein, les Balt' !), profiter de
tranquilles pique-niques, ou des services d'une masseuse à domicile
avec ses
massages aux pierres chaudes...
Dans l'eau,
sous l'eau, le bonheur est total... Les
garçons explorent les fonds sos-marins, les
filles imitent leur mère...
Christophe et Paul tombent même amoureux, à ma plus grande horreur !,
d'une
hideuse pieuvre dissimulée sous les rochers. A la limite de la faire entrer dans la famille, à tel point que la plage où ils l'ont découverte sera baptisée "plage du poulpe"...
Je n'ose trop imaginer quelles autres
créatures marines hantent les eaux où je me baigne, mais parfois je ne peux totalement en faire abstarction quand les garçons rapportent...
ça.
Un pêcheur de poulpe peu regardant a amputé une de ses prises, sous les yeux de mes fils qui ont vite récupéré l'appendice en question, pour venir me narguer le
faire admirer à tous.. Pourtant habituellement trouille trouille,
Marion ne manifeste aucun dégoût face à la chose, au contraire !
Coline est plus circonspecte,
Paul l' étudie scientifiquement
tandis que
Louis fait le kéké... Beurk beurk beurk.
Mais toutes les créatures aquatiques ne me dégoûtent pas, ne croyez pas ! Ainsi quand, au petit matin, sur la
magnifique plage déserte de santa Giulia, ma Coccinelle emmène
son poney Peluche prendre un bain,
je savoure et j'admire ! La journée a commencé bien plus tôt, au centre équestre, avec le
brossage des
poneys, avant
le départ vers la plage. Mes 2 puces ont pu profiter de cette belle expérience, Coline
un peu plus
à l'aise que
Marion qui a vite préféré retourner sur le sable doux. Difficile pour
Colinette de lâcher son poney après ça...
Mais malgré tout, il a bien fallu dire au re-voir à la mer, aux plages, au sable et aux algues, à la myrthe du maquis, au saucisson de pays... on rapporte de beaux
souvenirs pour notre
album, et 4 petits
"continentaux" gorgés de soleil...
Retour, retour
Grâce à
l'aide de nouveau efficace des
garçons, le campement est vite replié, les valises bouclées, la voiture rechargée, et c'est parti pour le
ferry retour... que nous avons bien failli rater !
Pour la petite histoire, il y a presque 14 ans, alors que je venais d'abîmer (que dis-je !! de ruiner !) la belle carrosserie de notre voiture TOUTE NEUVE, ma maman, pour me rassurer
avant que je ne l'annonce à Christophe, m'avait dit : "Un homme qui fait un flan pour sa voiture a la tête un peu près du bonnet". Et de fait, alors que j'avouais ma faute avec force
honte et culpabilité, Homme-de-moi s'était "contenté" de me dire que "ce n'est que de la tôle"... Tiens, si on n'avait pas été jeunes mariés à l'époque, je l'aurais épousé ! (Même
si après, en constatant les dégâts, il n'avait pas pu s'empêcher de lâcher :"ah ouais, quand même !"...).
Bref, tout ça pour dire que je sais depuis longtemps que mon époux est patient, et conscient des priorités de la vie. Heureusement pour moi...
En quittant le camping, il me demande de regarder si nos papiers pour l'embarquement sur le ferry sont accessibles; les ayant aperçus dans le sac, et gagnée par une bonne flemme, je
réponds positivement. J'aurais pu prendre les papiers, les relire... j'aurais pu ! Mais Christophe n'insiste pas, ça me va bien comme ça. Heure de départ prévue : 22h; nous planifions donc d'être
à l'embarquement vers 20h, après avoir dîné (pas comme à l'aller où on s'est fait avoir comme des bleus et avons dû dîner à bord, moyennant la coquette somme de 75 euros !!).
Donc on arrive à Ajaccio, on se balade, on traîne pour aller manger au Quick repéré dès notre arrivée (3 semaines sans McDo... on est en manque ! Mais Quick fera l'affaire !)...
et on se retrouve bloqués sur la rocade qui mène aux quais. C'est classique, comme à Paris un samedi soir; il est 20h10, on a tout le temps. Et là, là, je ne sais pas pourquoi, mon
bulbe neuronal s'allume : "tiens, et si je sortais les papiers pour l'embarquement ?" (en même temps, je n'ai que ça à faire). Donc, je m'exécute gracieusement, et NON SEULEMENT
je sors les papiers mais tenez-vous bien : JE LES LIS ! Donc départ, Ajaccio, 21h... 21h ? 21h ????? Mais quoi qu'est-ce ???? Là, je passe en mode sous-marin, écoutilles fermées,
périscope rentré...
Christophe qui perçoit, du coin de son oeil de lynx, qu'il se passe quelque chose, s'enquiert de la situation. Et me voilà contrainte d'avouer que j'ai merdé grave fait
une petite boulette avec les horaires... Interminables minutes où on avance au pas-ralenti-tout-doucement; Louis a senti qu'il se passait quelque chose, les autres non, heureusement.
Tentant le
tout pour le tout, Christophe demande au GPS de nous venir en aide... et celui-ci le fait !!! Itinéraire bis vite fait et hop ! Nous voilà dans la queue d'embarquement à 20h45 !!
Autant dire que le soulagement est à la hauteur de l'angoisse, et mon émerveillement d'autant plus grand que je n'ai pas eu droit à UN SEUL mot de reproche de la part de Christophe...
je m'interroge honteusement sur ce qui se serait passé, eussent les rôles été inversés... Note pour plus tard : penser à ne pas avoir la tête trop près du bonnet !
Mais bref, nous sommes à bord, et c'est
sur le pont que nous disons au revoir à la Corse...
Ultime étape...
Notre retour en métropole commence par un réveil en fanfare à 5h du mat, avec un haut parleur qui crache ses 8000 décibels dans nos pauvres oreilles encore
ensommeillées... Je me rue dans la cabine des enfants et m'écroule de rire devant le spectacle :
Louis est debout, les yeux exorbités, et répète : "ils sont fous, ils sont fous, c'est des malades"
Paul est dans un état second, le tee-shirt à l'envers, les yeux dans le vague, le mode "parole" pas encore réactivé
Coline est écroulée au pied de son lit, en pyjama, la bave encore aux lèvres et l'oreiller imprimé sur la joue, les cheveux en bataille et les jambes en guimauve
Marion se balade entre les lits, toute nue et déjà toute joyeuse. A croire que les réveils en fanfare, elle aime ça, elle !
Rangement rapide, petit déj, débarquement, et premiers kilomètres sur le sol niçois dans le calme et la fraîcheur du petit matin. Les sanglots de notre Paul nous alertent soudain : en
fait, c'est le gros coup de blues de notre bonhomme qui voulait rester en Corse... Heureusement, la bonne humeur revient vite dans sa petite tête, quand il nous sort, narquois : "ils parlent
mal, les gens dans le bateau. Ils ont dit qu'on pouvait aller bouffer la véranda"... en effet, à 5h du mat, quand une hôtesse vous beugle dans les oreilles, avec un fort accent italien
où les [u] se prononcent [ou],
que l'accès au "buffet Véranda" est ouvert pour le petit déjeuner, les confusions auditives sont possibles... en tous cas, c'est dans un éclat de rire général que nous avons pris la direction de Montgardin
où nous avons retrouvé pap, mamie et les cousins du 78 qui terminaient là leurs vacances.
Au programme de ces quelques heures passées ensemble, pique-nique et
baignade (enfin, pour certains !) au lac de Réallon. L'esu fraîche des montagnes n'effraie pas les enfants, qui
jouent les aventuriers et découvrent même une
surprenante petite créature.
Mia et Marion font leur petite vie de petites mères, avant d'aller profiter des talents de G.O. de papi, toujours prompt à proposer
de
passionnantes activités....
Le lendemain, après une balade au torrent
à sec, les 4 garçons et leurs parents (dont moi, donc) prenons partons pour l'aventure à bord d'un authentique fourgon d'EDF reconverti en
camionette de tourisme...
Le pare-soleil tient avec du scotch ? C'est normal ! Il n'y a pas de ceinture de sécurité ? C'est normal ! Le bruit est tel qu'il faut hurler pour se parler ? C'est normal ! C'est
comme ça qu'on se met en condition pour faire une super balade aquatique !
Nous nous
équipons de pied en cap (et déjà j'vous jure c'est pas une mince affaire que d'endosser ces seyantes combinaisons en lycra !!) et nous voilà
fin prêts pour nous mettre
en route.
Notre accompagnateur, Dominique, est très sympa et alterne rappel des règles de sécurité, explications et démonstrations aquatiques. Le paysage est magnifique :
cascades, "salle de bains"
naturelle,
rivières à remous...
Paul et
Louis s'éclatent, et la présence des
cousins rend l'aventure d'autant plus amusante !
Christophe et
moi ne boudons pas non plus notre plaisir !
La fin du parcours ne marque pas la fin de l'aventure, loin de là ! En effet, un autre épisode à haute teneur en sensation est celui... du déshabillage. J'ai l'impression d'être un
serpent en train de muer, tant la combinaison est devenue une seconde peau qui adhère à la mienne ! Toute grâce et dignité sont oubliées, l'objectif à atteindre (= ôter la combi !)
nécessitant une concentration optimale ! Nous aidant les uns les autres, nous parvenons à nous extraire de nos gangues, et si nous frissonnons, c'est autant dû à la caresse du petit
vent des montagnes qu'à l'excitation d'avoir réussi notre ultime défi !!! Merci encore à papi et mamie pour nous avoir offert ce grand moment !!
C'est ainsi, en vainqueurs des éléments et du lycra, que nous reprendrons la route le lendemain, prêts à retrouver nos marques pour la nouvelle année scolaire...
Les potins C'est trop tard, mais quand même ! Bonne rentrée à chacun, écolier, collégien, lycéen, étudiant ! Et une bise particulière pour les primo-écoliers,
Mia, Thomas et tous les autres qui, comme notre
Younette, font leur premiers pas en classe. Entre deux cascades, on a pensé à Justine et Mathieu en ce 27 août. Et on aimerait bien des photos ! Bienvenue à Antoine, arrivé chez Cécile et Damien au coeur de l'été. Nouveau petit moussaillon à bord, bon courage aux parents pour
tenir le cap des premiers mois !