lundi 14 août 2017
Death Valley
Je ne sais pas si je vais être capable d'écrire cette chronique, tant je transpire abondamment rien qu'en y repensant ! La Vallée de la Mort... Tout est dans le nom... Mort de soif, mort de chaud.. ici, on le savait : ouvrir la porte de la voiture, c'était entrer dans le four allumé...Nous avons commencé par déjeuner à Frunace Creek, sorte d'oasis au milieu du désert où pousssent les panneaux indiquant les records de température, et les règles de sécurité à observer dans le parc : boire abondamment, porter un chapeau et des lunettes, ne pas quitter les routes, économiser la climatisation... Pour une flippette comme moi, c'est totu à fait rassurant !Première halte à Badwater, à 86 mètres en dessous du niveau de la mer... Le point le plus bas des Etats-Unis... Une vision de ce que doit être l'enfer ! 10 minutes dehors, et un coup de soleil malgré le crémage intensif ! Un vent brûlant, une chaleur qui nous enveloppe, la sensation de marcher sur de la braise... Au secours !Un peu plus haut, nous découvrons Devil's Acre, le terrain de golfe du diable.... Je vous avais bien dit qu'on était en enfer !Puis c'est Artist's palette, où les minerais ont coloré la roche, comme s'il pouvait prendre à quelqu'un l'envie de peindre dans cette fournaise...Enfin, nous parvenons au Mesquite Sand Dunes, incroyable désert de sable qui semble avoit été créé de toutes pièces par l'homme tant on se croirait dans un décor de film... Mais toujours ces 119°F qui m'empêchent de rester dehors bien longtemps et liquéfient les filles comme des petites guimauves au-dessus d'un feu de camp.....Autant vous dire que je ne suis pas mécontente de prendre le chemin de l'hôtel pour quitter ce parc... Et là soudain, alors que la nuit commence à tomber, tous les voyants de la voiture baissent brusquement d'intensité lumineuse.... En grande pro de l'automobile que je suis, je nous vois déjà en panne dans ce lieu de perdition, avec des réserves d'eau bien entamées et quatre enfants affamés et fatigués... Pitié ! Je compte les miles qui défilent, je prie nos saints anges gardiens, ma bonne étoile et Sainte Rita, la patronne des causes désespérées....et ça marche, puisque nous parvenons à notre hôtel sans avoir à pousser la voiture ou faire du stop..Enfin, quand je dis notre hôtel... disons, le lieu de halte pour la nuit que je redoutais depuis le début du voyage, et qui constitue à lui seule une preuve de mon amour pour Christophe... Oui, il rêvait de dormir dans un motel typique de l'Amérique profonde, et il avait choisi celui-ci, qui a servi de lieu de tournage pour un film d'horreur de seconde zone......Relisez ma chronique sur notre hôtel d'Ash Fork, celui avec les cafards.... et bien là, c'est pareil, mais en pire.... 8 chambres pur jus datant de je ne sais quand mais bien avant aujourd'hui, une climatisation assurée par un ventilateur sur pied (alors qu'il fait quand même 93° !), une moquette sur laquelle on pourrait mener des années de recherches bactériologiques, des draps aux tâches suspectes sur lesquelles je préfère fermer les yeux...et bien sûr, tout ça au milieu de nulle part... autant vous dire que pour dîner, c'est coton ! On se retrouve à la supérette de la station essence à acheter des nachos et des hotdogs industriels, que nous mangeons sur le pas de porte de nos chambres, accompagnés de joyeuses bestioles en tout genre avec qui nous partagerons notre lit !Autant dire que ma nuit fut courte, je nous voyais déjà tous égorgés ou dévorés par des créatures inconnues des civilisations....Rarement ai-je étét aussi soulagée de remonter en voiture !!!