
ALBUM
vendredi 15 août 2025
Vers Eboulements
ALBUM
vendredi 15 août 2025
Vers Eboulements
ALBUM
jeudi 14 août 2025
Vers Métabetchouan
CHRONIQUE
jeudi 14 août 2025
En route vers Montréal
Nouvelle chronique canadienne... voire même, québécoise ! En effet, nous voici arrivés dans la province où les panneaux indiquent "arrêt" et non pas "stop", où on prend des "breuvages" au restaurant et où on n'a pas le droit d'emporter plus de trois "morceaux" dans la cabine d'essayage.... bref, on rigole bien dans ce coin du monde où la langue parlée n'est pas tout à fait une langue étrangère, mais presque !Je voulais quand même vous raconter la délicieuse attention de notre opérateur de téléphonie, qui nous aime tellement qu'il nous envoie des messages sur notre forfait dès qu'on franchit une frontière (quand on longeait le St Laurent entre Toronto et Montréal, c'était rigolo, je n'arrêtais pas de recevoir des alertes "Bienvenue au Canada" puis "Bienvenue aux Etats-Unis", puis de nouveau "Bienvenue au Canada", puis rebelote les Etats-Unis.. le pauvre programme devait devenir chèvre à essayer de nous suivre, tant les 2 pays sont proches). Mais bon, le plus mignon c'est quand même celui qui m'attendait à la descente de l'avion à notre arrivée à Toronto; preuve que Big Brother nous surveille, que nous sommes sur écoute et que rien de ce qui nous concerne n'est privé, j'ai reçu le message suivant :"Il a Free, il a compris tous les mots. Il a bien compris, merci. Bienvenue au Canada avec votre Forfait Free 5G ??"... trop fort !Etre accueillie au Canada par les mots de Jean-Jacques écrits pour la star nationale québécoise Céline Dion, si c'est pas du personnalisé je ne sais pas ce que c'est !Après cette petite digression, revenons au sujet qui vous préoccupe tous : le drone. Merci pour vos nombreux messages de sympathie et de soutien adressés à Christophe, ils l'ont vraiment aidé à tenir bon quand le désespoir l'étreignait dans les heures sombres de la nuit, où mes coups répétés pour l'empêcher de ronfler finissaient par le réveiller... Et donc ça y est, après 3 jours et 3 nuits d'attente fébrile et d'espoirs déçus, nous avons accueilli un nouveau drone ! Frère jumeau du précédent, acheté en dollars canadiens dans un magasin de Montréal, il a été adopté par tous dès le 1er regard, même si c'est bien sûr avec Christophe que le lien le plus fort s'est immédiatement tissé. Je vous jure, le moment où il est monté en voiture, tenant dans ses mains tremblantes cette petite boite contenant une partie de son coeur retrouvée, c'était d'une telle beauté... j'en ai eu la larme à l'oeil. Droninou, ou New D comme nous l'avons affectueusement baptisé, fait donc à présent partie de la famille, et il a été étrenné pas plus tard que tout à l'heure lors d'un vol inaugural au-dessus de nulle part, comme nous en avons l'habitude. Ouf, voilà donc une mésaventure qui prend fin !Mais bien sûr, n'allez pas croire que cette anecdote dronesque allait être le seul point piquant de nos vacances... même si je reconnais que dans la catégorie "trucs galères improbables", elle se classe en bonne place...Malgré la disparition de Little D samedi soir, il a bien fallu quitter Toronto ("Show must go on" n'est-ce pas...) et nous avons pris la route, le coeur gros mais la voiture un peu plus légère (ben oui, il manquait le drone et un bout du coeur de Christophe) en direction des Thousand Islands, les 1000 Iles. Très belle région bucolique avec...des îles, des plages, des criques, des forêts, des maisons incroyables au bord du fleuve, des petites villes au charme provincial. Les 3 gars en profitent pour piquer une tête tandis que les 3 filles bullent au soleil... petit break fort agréable!Le lendemain, nous repartons pour avancer vers Montréal où nous avons loué un appartement pour 2 nuits. Je dois dire que, depuis notre hôtel de Jacksonville pour ceux qui s'en souviennent, je suis toujours un peu sur mes gardes avant de découvrir nos logements. C'est vrai qu'en général on n'est pas déçus mais c'est plus fort que moi, je suis comme St Thomas, et tant que je n'ai pas vu de mes yeux que le logement est conforme à ce que j'attendais (donc qu'on va pouvoir y dormir sans se faire dépouiller et/ou dévorer par des puces/moustiques/punaises de lit/cafards/SDF camés ou autres créatures), une légère inquiétude flotte à la surface de ma conscience.Et donc là, on approche de la banlieue de Montréal, on rigole bien (parce que vraiment, dans cette famille, qu'est-ce qu'on rigole !), le GPS zigue et zague vers la destinatin (finale ??) indiquée, soit le 2093 rue St Georges. Les rues défilent, l'atmosphère change un peu... et pas en mieux... ça commence à se calmer dans la voiture, signe que je ne suis pas la seule à trouver que le quartier n'est pas folichon... seul Christophe, fidèle à lui-même, répète en boucle "joli quartier, joli petit quartier", mais pourquoi fait-il ça, pour s'en convaincre ? Parce que si c'est pour me convaincre moi, c'est déjà mort !A ce moment-là, c'est Paul qui est au volant, je suis donc à l'arrière ce qui limite un peu mon champ de vision; la voiture arrive dans la rue, ralentit puis s'arrête devant le numéro attendu... devant lequel, je vous le donne en mille,il y a un cordon de rubalise indiquant "DANGER"... vous ne me croyez pas j'en suis sûre, mais pourtant c'est vrai ! Je vous mets même une photo pour vous le prouver ! Je sens monter la crise de panique, et soudain nous apercevons 2 individus dans l'allée de la maison, à l'air plutôt patibulaires, tels des mercenaires roumains, en marcel, grosse casquette et trottinette électrique (?). Christophe décide d'aller interroger ces braves hommes, ce que je lui interdis formellement car certainement ils vont le racketter, lui couper les phalanges et nous obliger à les manger (ou les manger eux-mêmes d'ailleurs, en salade), et voler notre belle voiture avec toute nos valises, et comment on va faire alors avec Christophe qui ne pourra rien faire de ses mains sans phalanges ??? A ma grande horreur, Paul descend également pour soutenir son père ou par inconscience je ne sais pas, mais à quoi pense cet enfant, comment fera-t-il pour jouer du piano sans phalanges, hein ? Y songe-t-il au moins ??? Je cherche furieusement si notre mutuelle couvrirait les frais de greffe de doigts pratiquée au Canada mais je n'ai pas le temps d'aller au bout de ma réflexion car père et fils réintègrent le véhicule AVEC TOUTES LEURS PHALANGES et un air détendu qui m'interpelle immédiatement : il s'avère que la rue de notre logement est la rue Georges et non pas la rue SAINT Georges, comme Christophe l'avait rentré dans le GPS... donc, mauvaise adresse. La bonne se trouve à 8 mn de là, dans un quartier nettement plus sympa, et la maison que nous cherchons existe bel et bien et nous attend ! Je lutte contre l'envie de couper moi-même quelques phalanges à Christophe pour lui faire regretter de m'avoir causé cette frayeur, mais je finis par renoncer, dans ma grande miséricorde (et aussi parce que ça ferait beaucoup de saleté).Nous déposons notre tonne de bagages et nous mettons en route pour trouver de quoi diner... notre choix se pose sur "G la dalle", un restaurant dont la principale qualité réside dans le fait que son nom nous fait marrer !Le lendemain, nous partons frais et joyeux pour la visite de Montréal, sous une chaleur de plomb. Autant dire qu'on ne reste pas frais très longtemps ! Nous faisons une halte à l'office de tourisme pour profiter 2mn de la climatisation; la charmante hôtesse nous propose, avec un accent à couper au couteau, l'exact opposé de ce que nous aimons faire : que des musées, des galeries d'art ou des trucs payants... elle nous donne même un "bon tuyau" pour visiter la cathédrale sans payer les 16$ par personne : "faites semblant d'aller à la messe"...Mais on passe quand même une très bonne journée, accompagnés par un soleil qui veut être notre meilleur ami... près de 30000 pas plus tard, nous savourons comme une récompense des poutines traditionnelles dans l'un des restos incontournables de cette spécialité canadienne... heureusement que la voiture nous attend à une heure de marche pour nous aider à digérer !Et ce matin... ce matin, on remballe tout, on retraverse Montréal pour récupérer New D comme je vous l'ai expliqué, et nous mettons le cap sur le lac St Jean. Presque 5h de route, c'est notre plus grande étape routière des vacances... à peine avons-nous quitté Montréal qu'arrive quelqu'un que nous n'avions pas invité : la pluie. Telle Maléfique dans "La belle au boi dormant", mécontente de n'avoir pas été conviée à notre voyage, la perfide se déchaîne, renversant des trombes d'eau sur notre pauvre voiture, accompagnées d'éclairs luisants et terrifiants...Encore une fois, vous ne me croyez pas,allez voir les photos, et dites-moi comment vous réagissez, vous, quand vous recevez une "alerte d'orages violents". A la pause déjeuner, j'ai perdu l'appétit et je n'ai qu'une envie, me cacher sous la table du restaurant et y rester jusqu'à ce que le soleil revienne... mais évidemment, personne n'est de mon avis, et en plus ils se moquent tous de moi, avec leurs histoires de cage de Faraday, de statistiques sur les accidents, et ils font même exprès d'interroger ChatGPT en lui demandant "quels sont les risques de rouler sous la pluie ? ", et de me lire les réponses terrifiantes sans me dire évidemment qu'ils lui ont demandé d'être "défaitiste et alarmant"...Comme nous sommes dans une zone commerciale, ils m'entraînent dans les boutiques pour me changer les idées, et... ça marche ! Quand nous en ressortons 2h plus tard, il ne pleut plus !! Et c'est ainsi que ce soir, je peux rédiger cette chronique au calme dans ma chambre, soulagée d'être arrivée là, et tellement heureuse d'habiter dans une région du monde où les éléments ne sont pas nos ennemis !!
ALBUM
mercredi 13 août 2025
Montréal
ALBUM
mardi 12 août 2025
vers Montréal
CHRONIQUE
lundi 11 août 2025
Premiers pas ai Canada
Où es-tu Manu Manureva?Portée disparue ManurevaDes jours et des jours tu dérivasMais jamais, jamais tu n'arrivasLà-bas (là-bas)Ecrivant ces paroles pour Alain Chamfort en 1979, Serge Gainsbourg était loin de savoir à quel point elles se révèleraient prophétiques quelques 46 ans plus tard... et pourtant... récit d'un début de voyage où la légèreté côtoie le drame, âmes sensibles s'abstenir...Le retour chez nous après notre escapade anglaise a eu la douce saveur des moments fugaces... un peu plus de 24 heures pour faire des lessives et profiter du soleil complice pour tout sécher, nettoyer la maison , câliner les chats et refaire les valises, mais aussi régler les problèmes de dernière minute comme l'annulation d'un de nos logements par le propriétaire. Décidément, ça nous sera arrivé à presque chacun de nos voyages, du coup maintenant on est rodés et on connaît la procédure... un petit coup de fil et hop, notre centrale de réservation accepte notre proposition de nouvel hôtel et nous reloge en prenant à sa charge la (substantielle) différence de prix... tout bénef, quoi.Et voilà la tribu en route pour l'aéroport dès vendredi après-midi. Cette année, pas de navette privée, on fait confiance au réseau de RER... et ouais, on aime vivre dangereusement, fous que nous sommes ! La moitié d'entre nous a un pass Navigo, les 3 autres doivent achèter un titre spécial via une appli... 15€ par personne quand même ! Pour Louis et moi ça marche impeccable, pour Christophe évidemment ça plante, le titre nécessaire ne lui est pas proposé, certainement son patron a hacké le système pour l'empêcher de partir. Tant pis, il achète un autre billet jusqu'à Paris et décide qu'il verra là-bas. On prend le bus, Paul se fait draguer par 2 mamies qui ont repéré ses gros bras et lui demandent de l'aider à descendre leur caddie de courses, le bus est en retard donc c'est Fast and Furious dans les virages, on arrive à la gare 3mn avant le RER, on saute du bus, on passe les portillons et.... mon titre n'est pas validé ! Que j'ai acheté exprès quelques heures auparavant !!!! Me voilà à 4 pattes sous les portillons, la conscience pas tranquille et un peu la rage quand même !On arrive Gare du Nord, dans ce lieu si emblématique de la ville-lumière qu'est notre capitale, Christophe rachète un nouveau titre pour 13€ encore, et on embarque dans un nouveau RER... soit-disant climatisé... et on découvre donc que la SNCF a trouvé la solution au réchauffement climatique avec cette nouvelle climatisation révolutionnaire, écolo et inépuisable : la respiration humaine. Inspire, expire, debout dans un wagon bondé, l'air circule mine de rien, comme le prouvent certaines effluves qui nous parviennent (laissant supposer que certains respirent également par les aisselles, incroyable !)Et malgré tout, malgré ça, on arrive à l'aéroport, dans le flot humain de voyageurs pressés d'aller s'entasser dans des carlingues volantes pour s'évader de leur quotidien... dernier passage de portillons, avec les remerciements de la SNCF... et là, ni Christophe ni Lous ni moi ne pouvons passer !! Donc on passe collés aux 3 autres, et là j'aime autant vous dire que si un agent m'interpelle, je ne réponds plus de rien ! Cela doit se voir sur mon visage luisant de transpiration, car personne ne s'occupe de nous, et les astres décident de s'aligner pour que tout se passe à présent sans accro. Installés dans l'avio, ceintures bouclées, c'est parti !Pour la 1ère fois depuis le début de nos aventures aéroportées, nous avons un vol direct, et c'est un vrai luxe de débarquer de l'avion en se disant que le voyage est fini et que nous sommes arrivés au Canada ! Comme c'est le début de la nuit ici et le milieu de la nuit en France, une navette nous dépose à notre hôtel où nous nous effondrons pour quelques heures. Et, dès 8h le lendemain, nous sommes prêts pour découvrir notre première escale dans ce beau pays : Toronto. 1er objectif : récupérer la voiture. Un gentil Uber nous emporte, impressionné par la taille de la famille et de nos valises ! Même réaction de la part de l'employé de Hertz, qui nous répète que nous avons la plus grande voiture de la flotte, qu'ils ont fait venir exprès pour nous.... mais lorsque nous découvrons notre vaisseau amiral pour les 2 semaines à venir, c'est un peu la douche froide : l'habitacle est grand et super confortable, la technologie est dernier cri, 300 chevaux sont prêts à galoper sous le capot mais.... le coffre est tout petit ! S'ensuit une longue partie de Tétris où chacun propose des solutions, de l'abandon d'une valise à l'achat d'un chausse-pieds, mais au final on arrive à tout caser, valises, sacs, drone, enfants et darons ! Bon, il faut une certaine organisation et un plan à suivre à la lettre pour pouvoir sortir de la voiture, mais ce n'est qu'un moindre mal !En route donc pour Toronto. Comme d'habitude, nous nous retrouvons dans des quartiers pas forcément référencés dans les guides touristiques, mais rien ne nous arrête et nous déambulons totue la journée dans cette immense ville qui ne peut que nous rappeler les Etats-Unis tout proches, bien que l'atmosphère y soit vraiment différente. Très peu de gens parlent français dans les commerces et les restaurants, mais la plupart des affiches et panneaux présentent les 2 langues. Nous testons une pause frâicheur au Tim Hortons, chaîne de cafés locale très répandue, figurant sur la liste des trucs "à tester" élaborée par les garçons. Et au bout de 19000 et quelques pas, nous posons nos séants dans la voiture avec un soupir de soulagement. Et c'est là mesdames et messieurs, chers amis, alors qu'aucun de nous ne se doute de rien, que le drame va se jouer...Nous rêvons tous de prendre la route pour gagner notre étape suivante où nous attend notre super hôtel de catégorie supérieure (obtenu grâce à la négociation que j'évoquais au début de la chronique), avec piscine et climatisation, mais Christophe a repéré un spot d'où photographier la sky line de Toronto illuminée (puisqu'il fait nuit, bien sûr). L'enthousiasme familial est modéré mais comme c'est lui qui a le volant, il fait ce qu'il veut... nous nous posons donc en bord de mer, c'est samedi soir, les canadiens font ce que font tous les travailleurs un soir de week-end, rassemblement, jeux, barbecues... l'ambiance est très sympa. Nous nous fondons dans la masse, même si Christophe est en mode "chasseur" à la recherche du coin parfait... qu'il finit par dénicher. Nous sommes seuls au monde, face à cette très belle vue; tout le monde y va de sa photo, sauf moi puisque j'ai bien compris que le monde n'était pas encore prêt à comprendre mon talent. Le temps passe, les clichés s'accumulent, les photographes remballent les uns après les autres, sauf le patriarche qui a sorti son drone pour les prises de vue finales, qui promettent d'être d'une qualité extraordinaire. Le reste de la plèbe familiale tue le temps en jouant à "devine-tête" avec les moustiques qui sont de redoutables adversaires, peu bavards mais agressifs. Et là soudain, alors que Coline doit deviner "Clochette, Wendy, le pays imaginaire" (donc Peter Pan pour les incultes), un cri de bête blessée jaillit juste à côté de nous, suivi d'un gémissement étouffé qui nous glace le sang et d'une litanie de "Non, non, NON !!" qui nous arrache à notre concentration. Nos 5 têtes se retournent avec une parfaite synchronisation vers la source de cette souffrance sonore pénible, et je réalise avec effroi que toute cette nuisance provient de Christophe... le temps de dire ouf et Paul se lève d'un coup et se met à partir en courant telle une poule sans tête, avant que son père ne l'arrête d'une voix d'outre-tombe en criant "Laisse Paul, il est parti"... il est parti ?? Qui est parti ?? Pas Christophe, manifestement il est là, Paul est en train de revenir tel Usain Bolt vers la ligne d'arrivée, et Louis, étonnamment, arbore un air vaguement inquiet en lieu et place de son habituel flegme placide... que se passe-t-il ??? Et là, soudain, je comprends : contre toute probabilité, le drone a disparu ! Perdu, sorti des radars, égaré, disparu quoi ! La vision de Christophe désemparé, tenant d'une main sa télécommande inutile et de l'autre son coeur brisé, m'arrache un sanglot nerveux, que je réprime héroïquement pour maintenir l'équilibre mental de la famille, déjà peu stable en temps normal...Il s'avère donc que nous ne sommes pas très loin d'un des aéroports de Toronto, et que certainement le drone a été neutralisé car le vol devait être interdit... sans aucun avertissement. Les dernières images filmées par la caméra prouvent que le pauvre drone s'est abîmé en mer, tel un Titanic des temps modernes, ou l'avion de St Exupéry lors de sa dernière mission.Il fait nuit, on n'y voit goutte, mais on décide de tenter une mission de sauvetage. Nous remontons en voiture pour gagner la zone sécurisée où le drone a disparu; il s'agit de la douane portuaire. Nous dépassons plusieurs panneaux "défense de pénétrer", "interdit au public", "tir à vue", "les Minguet tirez-vous", "Guantanamo vous attend", mais tant pis, il faut sauver le soldat Ryan, heu, le drone, donc on brave tous les dangers avec courage et détermination (et inconscience aussi, ou fatalisme selon chacun). Devant la guérite de sécurité, Paul saute de la voiture pour expliquer notre cas. Le brave officier de service comprend que "le père [ de Paul] volait dans un drone et est tombé dans la mer"; il s'affole et s'écrie qu'il faut appelerle 911 ! Paul a beau lui expliquer qu'il s'agit d'un jouet, le brave agent nous invite à pénétrer dans la zone interdite (ouah ! s'il n'était pas en plein deuil Christophe serait fou de joie !) et il nous escorte jusqu'aux rives où le drone a disparu. Tel Chuck Norris, il bondit de son véhicule et le laisse en plan, portières ouvertes, moteur tournant... on n'a plus qu'à la voler quoi, ça pimenterait encore la soirée... mais on renonce, et Christophe repart explorer la rive avec le brave homme, lui faisant enfin comprendre qu'il n'y a aucun être vivant dans le drone, puisque "le père de Paul", c'est lui !!Ils rentreront bredouilles au petit matin (enfin, après 10mn), et, le coeur lourd, Christophe coupera sa télécommande, dernier lien qui l'unissait à ce petit objet de plastique qui était bien plus qu'un objet, entre nous on l'appelait "Dronie" ou "Little D", il avait sa place à table, son propre sac de transport et son certificat d'immatriculation, et il avait déjà partagé tant d'aventures avec nous... nous accompagnons l'Homme accablé avec toute la retenue et la dignité dont nous sommes capables, et je commence à débloquer des fonds pour permettre le remplacement rapide du disparu, même si bien sûr, personne ne le remplacera jamais, c'était un drone unique parmi les drones... Louis utilise toute sa créativité et les ressources de son ami ChatGPT pour composer en 10mn une chanson en guise d'hommage funèbre, que nous écoutons religieusement dans la voiture (entre 2 fous rires nerveux il faut bien le dire).En tous cas, Christophe est héroïque et digne dans sa douleur, d'autres auraient piqué une crise ou blamé l'univers bruyamment, lui se contente de soupirer en remettant sa casquette (bien qu'il fasse nuit, pourquoi ? Mais ne jugeons pas, chacun vit son deuil à sa façon). NI fleurs, ni couronnes, mais n'hésitez pas à lui envoyer un message de soutien, il y sera sensible. Arrivés à notre nouvel hôtel, Louis réalise qu'il a perdu ses lunettes de soleil (je les soupçonne d'avoir rejoint le drone) mais il prend exemple sur son père pour affronter la situation avec sérénité; tout le monde est épuisé et le coucher est rapide. Nos adorables enfants proposent tous de se cotiser pour racheter un drone (enfin, Coline et Marion proposent surtout leur soutien moral parce que bon, ça n'a pas de prix n'est-ce-pas), tout le monde fait un gros câlin à son papa et au lit.Ce matin, je m'éveille au son de la climatisation, et découvre mon compagnon déjà connecté, content de me dire qu'une solution de remplacement pourra peut-être être trouvée grâce à son assurance... ouf !Bilan de cette 1ère journée de vacances : les émotions fortes ne sont jamais bien loin... et Louis a retrouvé ses lunettes sous le siège de la voiture, c'est déjà ça ! A bientôt pour des nouvelles du nouveau drone !
ALBUM
lundi 11 août 2025
Vers Gananoque
ALBUM
samedi 9 août 2025
Toronto
CHRONIQUE
jeudi 7 août 2025
Trajet Canada 2025
Pour suivre notre progression, nous mettrons à jour notre itinéraire chaque soir sur cette page.Vous pouvez également zoomer sur les points et naviguer librement sur la carte : ils correspondent aux emplacements réels de nos hébergements.
CHRONIQUE
mercredi 6 août 2025
Bilan de l'angleterre
Fin de nos aventures anglaises ! Nous voilà sur le retour, à bord du ferry, entourés de quelques français qui rentrent et de tout un lot de britanniques qui vont jouer les touristes chez nous... la roue tourne !J'avoue, comme disent les jeunes, que je suis beaucoup moins efficace que Christophe dans la mise à jour de mes chroniques. Il faut dire que moi, le soir après le dîner, je ne suis plus bonne à rien, surtout pas à rédiger quelque chose d'un peu compréhensible... alors que l'Homme va se priver de précieuses heures de sommeil pour que vous puissiez savourer son reportage avec votre petit déjeuner, moi je pars du principe que ma prose n'est pas si indispensable à la marche du monde et que ma publication peut bien attendre (procrastination quand tu nous tiens). Par contre, je reconnais que j'apprécie de suivre les aventures de tous ceux d'entre vous qui nous les font partager, sur Facebook ou PolarSteps !Bref, depuis ma dernière chronique, on a vu... les Cotswolds, encore, avec un tas de petits villages complètement typiques, des maisons typiques, des traces d'humour typique, des fish&chips typiques et une météo typique... je me suis même essayée à la photo, mais bon, au final, je préfère laisser les clichés au pro et garder les mots ! Ce road trip nous amenés jusqu'à Oxford, que nous avons atteint le 1er août... date, comme par hasard, de la sortie sur Netflix de "My Oxford year", dont le principal intérêt ne résidait ABSOLUMENT pas dans la personne de Corey Mylchreest ( ????) mais bien dans les prises de vue de tous ces magnifiques bâtiments universitaires.... nous avons donc visionné ce film dès notre installation à l'hôtel car il fallait bien tuer le temps en attendant le débarquement de nos deux gars, nous rejoignant en train pour le week-end !Bon, si le trajet avec l'Eurostar s'est déroulé sans encombre, leurs recherches de correspondance pour Oxford dans une gare de St Pancras désertée m'a donné quelques sueurs froides.... il a fallu que Marion me rappelle qu'ils étaient grands, parlaient anglais mieux que moi et savaient se débrouiller... mais que voulez-vous, chez moi les angoisses se pourchassent, le jour où j'irai chez le psy j'en aurai pour mon argent !Dès le lendemain, découverte de la ville d'Oxford donc, toujours grâce à l'application d'audio-guide qui fait à présent partie de mes medias préférés... on apprend plein de trucs intéressants en abordant les principaux monuments de la ville. Connaissez-vous par exemple la virgule d'Oxford ? Et bien nous oui, maintenant. Et je pense que depuis, mes enfants me remercient tous les soirs en s'endormant de les avoir initiés à ce passionnant sujet dont l'ignorance les accablait jusqu'à ce jour (Christophe aussi bien sûr, mais lui le soir il édite ses photos, donc il ne peut pas me remercier en même temps, mais ça viendra). Pour me montrer leur gratitude, ils se sont tous mis en 4 pour dégotter un salon de thé et me permettre de profiter du tea time de mes rêves, avec les minis sandwiches au concombre, au cresson et au saumon, la tranche de carrot cake qui tient au corps et le scone indescriptible nappé de clotted cream....8372 calories au compteur, mais quand on est à Rome, il faut bien faire comme les romains (même si, comme un personnage le dit dans "My Oxford year", il n'y a que sa grand-mère et les touristes qui prennent ce genre de thé !)Dimanche, nous avions prévu de retourner aux Studios Harry Potter de Londres, que nous avions déjà découverts en 2016, et que nous rêvions tous de revoir. Nos billets nous ouvraient l'accès à 16h, mais nos travailleurs devant être à 19h à la gare, nous avons fait une demande pour pouvoir entrer plus tôt... demande restée sans réponse, sachant qu'ici tous les services ferment à 17h, les urgences doivent être interdites après le thé ? Tant pis, pour une fois je décide de me la jouer à la Christophe et propose à la troupe de nous rendre là-bas dès que possible le matin pour tenter notre chance. Ce que nous fîmes. Et la fortune souriant aux audacieux, qui donc se retrouva dans la place à 10h30, ravis et impatients malgré le néont clignotant "visiteurs venus au mauvais horaire" au dessus-de nos (ma) tête(s) ??? Mais non, pas les visiteurs détenteurs d'un billet pour 10h30, enfin, suivez un peu ! C'était nous bien sûr (et aussi les visiteurs détenteurs d'un billet pour 10h30, évidemment. Mais eux, c'était normal).Nous pensions effectuer la visite en 2h30, au final on y a passé près de 7h ! Il y a plein de nouveautés et de changements, c'était super !Après avoir jeté nos gars à St Pancras, direction notre appartement pour les 3 nuits à venir... et là, le GPS nous emmène vers un quartier...heu, disons populaire à tout le moins.... petits immeubles en briques, rues étroites, habitants qui nous dévisagent par la fenêtre... autant dire que, moi qui suis pourtant tout le temps optimiste et enthousiaste (vous me connaissez), je suis un peu refroidie... le propriétaire nous donne les clés et nous nous installons, les filles choisissent de dormir ensemble tant l'atmosphère du lieu est peu engageante... mais au final, ce petit logement se révèlera tout à fait bien, le quartier est très calme et sûr, un petit renard dort même dans le bosquet du parking, et nous sommes tout près des quartiers animés et touristiques.Notre première journée londonnienne nous mène au marché de Camden et son atmosphère toujours si particulière, où nous nous offrons notre première photo en costumes de ces vacances; en l'honneur du lieu et de notre Marion qui est fan, nous serons en Tudor ! Nous cherchons ensuite l'ours Paddington sur Chalcot Crescent et arpentons les rues de Primrose Hill, avant d'effectuer un retour base en haut d'un bus à double étage pour contempler la ville...Le lendemain, tout se fait à pattes, pas de visite "touristique" conventionnelle (même si notre trajet passe devant le quartier du Parlement et de Big Ben), juste une déambulation de petits coins insolites à d'autres... On discute beaucoup, on rigole souvent, on s'extasie devant un phénomène rarissime : aucune goutte de pluie de la journée !! Ca y est l'été commence enfin ici !Mais tant pis, il faut partir, espérons que le soleil nous suive... ce matin, on prend la route dans notre MinguetMobile bien remplie, en direction de Douvres... pour éprouver mes nerfs, Christophe décide évidemment de se la jouer border line, et nous passons les contrôles douaniers à 13h46, l'heure limite étant 13h55 pour être sereins... Tandis qu'il se félicite de son impeccable timing, son karma le rattrape puisque nous sommes choisis, nous, entre tous les voyageurs de la file d'attente, pour avoir droit à un contrôle aléatoire du véhicule. Est-ce notre voiture de manouche, mon air perpétuellement coupable de tout ou le sourire béat de Christophe qui nous ont fait passer pour de potentiels dangers internationaux ??? En tous cas, nous voilà dans le petit hangar, un officier des douanes à l'air peu avenant inspecte notre vieux Trafic de près, demande à vérifier sous le capot (où heureusement nous n'avions pas caché une famille de clandestins ou une bombe atomique, après tout on est le 6 août, on pourrait avoir une propension aux célébrations de mauvais goût), nous demande si on a des armes (que répondre mon Dieu ?? Les chaussures de marche de Christophe au bout de 15 jours d'utilisation rentrent-elles dans la catégorie des armes chimiques ?? )... puis finalement se fend d'un grand sourire et nous laisse repartir en nous faisant des petits coucous sympathiques... il me faut un moment pour reprendre mes esprits, avec l'impression d'avoir franchi un barrage militaire en emportant de puissants secrets d'état...Et donc voilà, j'aperçois les côtes de France, nous débarquerons dans quelques minutes... ce soir, home sweet home, demain courses et lessives et après-demain... c'est reparti !